Un échange de prisonniers conclu entre Washington et Téhéran sous l'égide du Qatar
Un échange de prisonniers est en cours entre les États-Unis et la République islamique après le déblocage de fonds iraniens gelés d’un montant de 6 milliards de dollars, a confirmé lundi un haut responsable de la Maison Blanche.
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Cinq ex-prisonniers américains en Iran ont quitté lundi Téhéran en direction de Doha, en application d’un accord d’échange de détenus avec les États-Unis conclu avec la médiation du Qatar.
« Un avion qatari a décollé avec à bord les cinq prisonniers et deux membres de leur famille, accompagnés par l’ambassadeur du Qatar » en Iran, a déclaré une source proche du dossier sous couvert d’anonymat, confirmant la concrétisation de l’accord obtenu après des démarches discrètes.
Ce départ a été confirmé par un haut responsable américain.
Au préalable, un transfert de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, d’un montant de six milliards de dollars, a été annoncé à Doha et confirmé par l’Iran.
Au préalable, un transfert de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, d’un montant de six milliards de dollars, a été annoncé à Doha et confirmé par l’Iran.
Ce transfert fait partie de l’accord, qui prévoit également la libération par les États-Unis de cinq prisonniers iraniens.
Deux des cinq prisonniers iraniens, bénéficiant d’une mesure de clémence, sont arrivés à Doha, pour retourner en Iran, ont indiqué lundi des médias iraniens.
« Deux prisonniers iraniens, Mehrdad Moin-Ansari et Reza Sarhangpour, libérés lors de l’échange de prisonniers iraniens et américains et prévoyant de se rendre en Iran, sont arrivés à Doha », a indiqué l’agence Tasnim.
Les trois autres ont également été libérés, selon l’agence, mais ne souhaitent pas aller en Iran.
Le transfert de fonds dans six comptes iraniens dans deux banques du Qatar a été effectué lundi.
« Aujourd’hui, l’équivalent de 5 573 492 000 euros a été déposé sur le compte des banques iraniennes auprès de deux banques qataries », a précisé à Téhéran, Mohammadreza Farzin, gouverneur de la Banque centrale iranienne.
Il a ajouté que son pays avait l’intention de saisir la justice contre la Corée du Sud pour ne pas avoir autorisé Téhéran à accéder à ces fonds et demander des dommages à la suite de leur dépréciation.
Apaisement
Cet arrangement avait été annoncé le 10 août et cinq Américains d’origine iranienne, détenus en Iran, avaient ensuite été transférés en août de leur prison pour être placés en résidence surveillée.
Parmi eux figure l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en 2015 et condamné à dix ans de prison en 2016 pour espionnage.
Parmi les cinq Iraniens devant être libérés par les États-Unis, figurent Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d’avoir « détourné les sanctions américaines » contre l’Iran.
Aux yeux de certains experts, cet accord témoigne d’un apaisement des tensions entre l’Iran et les États-Unis, mais il ne préjuge pas d’un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.
Des négociations menées par les Européens n’avaient pas réussi en 2022 à raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, moribond depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump.
« Stricte surveillance »
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est attendu lundi à New York pour participer à l’Assemblée générale de l’ONU.
Le 13 septembre, la Maison-Blanche avait rejeté toute notion de « rançon », comme le dénonçait l’opposition républicaine au président Joe Biden, avec le déblocage des six milliards de dollars de fonds iraniens gelés.
Hasard ou coïncidence, les États-Unis ont annoncé lundi des sanctions contre le ministère du renseignement iranien et l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, avait insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un « chèque en blanc » offert à l’Iran et que l’utilisation de ces fonds « à des fins humanitaires » uniquement serait sous « stricte surveillance ». Issus de la vente d’hydrocarbures par l’Iran, ces fonds avaient été bloqués à la suite de sanctions américaines.
Téhéran a de son côté assuré avoir la possibilité d’user autrement de cette enveloppe et pas seulement pour acheter des médicaments et de la nourriture.
Après ce versement, l’Iran n’aura « plus beaucoup de ressources bloquées dans d’autres pays », a affirmé M. Kanani lundi. « Au Japon nous en avions une certaine quantité mais nous en avons utilisé une grande partie et la quantité restante n’est pas significative », selon lui.