Espagne: incendie toujours en cours aux Canaries, 26 000 évacuations sur l'île de Tenerife
Le brasier fait rage depuis mardi après s’être déclenché dans une partie montagneuse de l’île.
Table of Contents (Show / Hide)
![Espagne: incendie toujours en cours aux Canaries, 26 000 évacuations sur l'île de Tenerife](https://cdn.gtn24.com/files/france/posts/2023-08/a3e48a1_5044557-01-06.webp)
Le vaste incendie sur l'île touristique espagnole de Tenerife fait toujours rage depuis mardi soir, ont annoncé samedi les services de secours. « Des estimations provisoires suggèrent que plus de 26 000 personnes ont été évacuées », ont écrit les services de secours sur le réseau social X (ex-Twitter).
Le brasier, qui s'est déclenché dans une partie montagneuse du Nord-Est de l'île, s'est propagé pendant la nuit de vendredi à samedi en raison de conditions météorologiques particulièrement difficiles, avec de forts vents et des températures plus élevées qu'attendu. C'est « le plus complexe » des quatre dernières décennies pour l'archipel des Canaries, selon les autorités.
Les autorités avaient fait état vendredi soir d'environ 4 500 personnes évacuées depuis le début de l'incendie. Mais samedi matin, cinq nouvelles municipalités avaient été évacuées dans la zone.
Le chef des services forestiers, Pedro Martínez, a déclaré samedi à la mi-journée que le périmètre de l'incendie avait « presque certainement beaucoup augmenté » durant la nuit et qu'il « descendait régulièrement » la montagne dans la région de Santa Ursula (Nord-Est).
5 000 hectares partis en fumée
Dans la ville septentrionale de La Matanza de Acentejo, Candelaria Bencomo Betancor, une agricultrice septuagénaire, regarde avec angoisse la fumée venant des montagnes. « Le feu est proche de notre ferme, nous avons des chariots, des camionnettes, des poules, tout ça.... C'est une affaire qui marche bien, mais si le feu arrive, nous serons totalement ruinés », confie-t-elle, au bord des larmes. « Il faut qu'ils fassent quelque chose parce que le feu est juste là ».
Une autre habitante, Maria del Pilar Rodriguez Padron, dort dans sa voiture près de sa maison. « Ils nous ont offert un endroit où aller mais nous préférons rester dans la voiture pour surveiller la maison et voir si elle brûle ou pas. En étant ailleurs, nous ne pourrions tout simplement pas dormir ».
Le feu a jusqu'ici touché onze municipalités sur l'île de Ténérife, la plus grande des Canaries. D'après un décompte de vendredi soir, il avait dévoré 5 000 hectares, soit près de 2,5 % de la superficie de Tenerife qui s'étend au total sur 203 400 hectares. « Les conditions météorologiques de la nuit dernière ont été franchement extrêmes », a déclaré samedi à la presse le président du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo.
Le chef des services forestiers, Pedro Martínez, a déclaré samedi que le périmètre du brasier avait « presque certainement beaucoup augmenté » durant la nuit et qu'il « descendait régulièrement » la montagne dans la région de Santa Ursula (nord-est). Il a évoqué un brasier « se comportant comme un feu de forêt de sixième génération », en référence à sa taille.
« L'incendie dépasse notre capacité à l'éteindre, peut-être pas dans tous les secteurs, mais dans une grande partie d'entre eux », a-t-il poursuivi, ajoutant que les pompiers étaient mis en difficulté sur le terrain par le vent et d'importants nuages de fumée.
Avant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez attendu lundi à Tenerife, le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska est venu samedi sur place et a assuré que toutes les ressources de l'État étaient mobilisées pour l'île afin de maîtriser « cette urgence très grave ».
Un nuage de fumée de sept kilomètres
L'île de Tenerife est la plus grande des sept qui composent l'archipel espagnol des Canaries, situé au large des côtes ouest de l'Afrique.
L'incendie a généré un important nuage de fumée de huit kilomètres de haut, visible sur les images satellites, qui a dépassé le sommet du Teide, volcan surplombant l'île et point culminant de l'Espagne avec ses 3 715 mètres d'altitude.
Ce feu survient entre deux vagues de chaleur sur l'île qui compte de nombreuses zones asséchées, ce qui augmente le risque d'incendies.
Selon les experts, les phénomènes météorologiques extrêmes se sont intensifiés en raison du réchauffement de la planète. Les canicules risquent ainsi d'être plus fréquentes et plus intenses, et leur impact plus étendu.
En 2022, 300 000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d'Information sur les Feux de Forêt (Effis). Près de 76 000 hectares ont déjà brûlé en 2023 dans ce pays, en première ligne face au réchauffement climatique.