Plus de 48 heures après le séisme qui a secoué une partie du Maroc, les secouristes s'activent toujours pour retrouver d'éventuels survivants. Le dernier bilan communiqué ce 11 septembre 2023 par le ministère marocain de l'Intérieur fait état de 2 862 morts et 2 562 blessés. Le tremblement de terre, survenu dans la nuit du 8 au 9 septembre, a dévasté des villages entiers au sud-ouest de Marrakech, dans les montagnes du Haut Atlas.
À Ljoukak, des scènes de désolation, de dévastation et une immense tristesse pour la population, notamment dans le quartier de Tarabesse, rayé de la carte, où l'odeur des cadavres est intense. Les maisons, les boutiques sont à terre. Un quartier en deuil, car toutes les familles ont été touchées.
Les monticules de pierres, de fer, de bois, d'objets en tout genre forment un immense tas sur une bande de 300 mètres. Et depuis 48 heures, les secours tentent de trouver des survivants, en vain pour le moment.
Shahid a 55 ans. Il est venu prêter main-forte aux pompiers, au bord des larmes. Il vient d'aider à sortir le corps d'une femme : « Priez pour nous, pour cette situation, dit-il. On a évacué une femme, morte, à l'aide des sapeurs-pompiers. Malheureusement, la femme est morte. La famille est très, très triste, même nous. »
Tristesse encore, lorsque les sauveteurs, pompiers et volontaires, extraient des corps sans vie des décombres. Maison après maison, armés de pelles, de pioches et de détecteurs, ils poursuivent inlassablement les recherches dans l'espoir de découvrir des survivants. En vain, pour le moment.
Dans la pente du quartier Tarabesse se trouve également Hassan, 23 ans. Devant lui, à coups de pioches et de pelles, les secours cassent une dalle en béton. Quatre corps ont encore été sortis des décombres : la mère, le père et les deux frères du jeune étudiant, qui était à Marrakech au moment du séisme. Les secours cherchent toujours son beau-frère.
La ville de Ljoukak a donc été dévastée, comme tous les villages et les hameaux que nous avons traversés pour arriver ici. Et tout le long, les besoins en vivres, en couvertures, en tentes comme en eau sont immenses.
Comme un symbole, à cinq kilomètres de l'épicentre, la célèbre et mythique mosquée de Tinmel, qui date du XIIe siècle, a perdu son minaret. La route pour y arriver s'est transformée par endroits en piste, tant les pierres ont dévalé les falaises. Le travail acharné des éléments du génie civil a permis d'ouvrir un passage.
Cette zone moins habitée semble également moins touchée. Certains villages de maisons de terre, perchés sur les montagnes, sont intacts, mais totalement vides, comme si les habitants avaient quitté leurs maisons pour descendre dans la vallée et chercher de l'aide, de la nourriture et du réconfort.
RFI