En juillet dernier, ce militaire basé en Corée du Sud qui risquait des sanctions aux États-Unis avait profité d’une visite dans la zone démilitarisée pour rejoindre la Corée du Nord. Depuis, très peu d’informations sur son cas avaient filtré depuis Pyongyang. Mais aujourd’hui, les autorités du pays ont fait savoir que King allait être “expulsé”.
L’information a été dévoilée par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA qui, après de longues semaines de silence, a mis un terme à “l’affaire Travis King” en quelques lignes de communiqué : “Suite à l’enquête menée par un organe compétent de la République populaire démocratique de Corée [la Corée du Nord], Travis King a reconnu être entré illégalement sur le territoire de la Corée du Nord parce qu’il abhorrait les traitements inhumains et la discrimination raciale au sein de l’armée américaine et qu’il était désabusé par la société américaine inégalitaire […]. La Corée du Nord a décidé d’expulser Travis King.”
Pour rappel, ce soldat américain âgé de 23 ans avait pénétré illégalement dans le territoire nord-coréen en juillet dernier, en se joignant à un groupe de touristes, pour traverser la zone démilitarisée qui sépare les deux pays. Le militaire “était à ce moment-là en poste en Corée du Sud, rappelle le média britannique BBC, mais il devait être renvoyé aux États-Unis pour y subir des mesures disciplinaires après avoir passé deux mois en détention en Corée du Sud pour des accusations d’agression”.
Au moment de sa fuite, la nouvelle avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse internationale, avant que toute l’histoire ne passe en second plan faute d’information filtrant depuis Pyongyang.
Dénouement inhabituel
Presque un mois plus tard, le 15 août, indique The New York Times, “la Corée du Nord avait fait savoir que le soldat King voulait se réfugier dans le pays communiste ou dans un pays tiers”. Ce souhait n’aura finalement pas été exaucé par les autorités de la République populaire démocratique, pour des raisons inconnues.
Un dénouement quelque peu surprenant pour le média américain selon qui, “il est inhabituel pour la Corée du Nord d’expulser un soldat américain qui a exprimé le souhait de demander l’asile”. En effet, poursuit le média progressiste, “dans le passé, le pays a permis aux soldats américains qui avaient déserté de vivre et même de fonder une famille sur place. Des situations personnelles que la Corée du Nord a souvent utilisées comme outils de propagande, en faisant même jouer à ces soldats le rôle de méchants officiers dans des films antiaméricains.”
Quoi qu’il en soit, “l’affaire Travis King” n’en est peut-être pas à son dernier rebondissement, puisque à l’heure où l’on parle, on ne sait pas encore quand, et surtout où, le soldat américain sera “expulsé”.
Courrierinternational