Cette opération a été menée par tous les groupes de résistance palestinienne et pas seulement par le Hamas.
Le Hamas n'est pas l'unique ennemi existentiel d'Israël dans la région, qui doit également compter avec le Jihad islamique palestinien.
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![Cette opération a été menée par tous les groupes de résistance palestinienne et pas seulement par le Hamas.](https://cdn.gtn24.com/files/france/posts/2023-10/546a0020-65d0-11ee-a0c8-ab8a89e71afa.webp)
Le Hamas, deux branches pour un unique objectif
Depuis que des combattants du Hamas ont pénétré sur le territoire isréalien pour massacrer des civils – 900 morts et 2616 blessés d’après les derniers bilans –, le nom de ce groupe à la fois politique et militarisé est sur toutes les bouches.
"Il a été créé en 1987 par le Cheikh Yassine, un vieux militant de la branche radicale des Frères musulmans, et il a toujours rejeté toute idée de l’existence d’un État israélien. Le mouvement est également profondément antisémite puisque sa charte, que tout un chacun peut trouver sur internet, comprend deux articles très clairs dans lesquels il est dit que les Juifs — pas les Israéliens, les Juifs — sont des 'chiens' et des 'porcs' et que le judaïsme est une religion frelatée", explique Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférences à Sciences Po Paris et auteur de l’Atlas géopolitique d’Israël (Editions Autrement, 2023).
À partir de 2005, lorsqu’Israël s’est retiré de Gaza, le Hamas a en effet commencé à prendre le contrôle du territoire puis a remporté les élections législatives palestiniennes de 2006. "Mais cette dimension politique ne doit pas faire oublier que son objectif reste djihadiste. Il s’agit de la destruction totale d’Israël ainsi que des autorités palestiniennes, et de jeter les Juifs à la mer."
Cette double position se traduit d’ailleurs dans la division du mouvement en deux entités. D’une part, la branche politique, dirigée par Ismaïl Haniyeh, un homme de confiance du Cheikh Yassine, depuis 2017. La branche armée, aussi connue sous le nom de nom de brigades Ezzedin al-Qassam, est dirigée par Mohammed Deïf depuis 2002. Elle oscillerait, selon les sources, entre 20000 et 30000 hommes armés et disposerait d’un important arsenal.
Le Jihad islamique palestinien, ombre du Hamas ?
Ces infiltrations ont cependant été revendiquées par le Jihad islamique palestinien (JIP), qui a dit assister le Hamas dans son offensive sanglante contre Israël. Ce troisième groupe a été créé dans les années 1970 par des Frères musulmans, qui considéraient que leur organisation tardaient à lancer la lutte par les armes.
Né comme un groupe armée sans véritable dimension politique, le JIP reste globalement dans l’ombre du Hamas bien qu’il lui soit techniquement antérieur. "Officiellement, le Jihad islamique palestinien considérait que, d’une certaine manière, le Hamas s’embourgeoisait et frôlait la trahison en acceptant des cessez-le-feu avec Israël. Ses membres sont censés être plus durs encore que ceux du Hamas mais dans les faits, je doute de l’existence d’une véritable différence", analyse Frédéric Encel.
Le spécialiste en veut pour exemple les tirs de centaines de roquettes survenus en mai 2023 : “"ls sont censés avoir été uniquement tirés par le Jihad islamique puisque le Hamas s’est défendu d’être impliqué. Israël a riposté, le Hamas a proposé ses bons offices et a permis de trouver un accord de cessez-le-feu avec le JIT."
les Israéliens tient au fait d’avoir cru que le Hamas était assoupi parce qu’il faisait face à des revendications sociales de la part des Palestiniens." Le Jihad islamique palestinien aurait donc pu servir d’écran de fumée, de va-ten-guerre téléguidé, pour endormir la vigilance des autorités israéliennes quant à la dangerosité du Hamas.