Les États-Unis ont opposé leur veto mercredi 18 octobre à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à des pauses humanitairesdans le conflit entre Israël et le Hamas et demandant à l'État hébreu de revenir sur son ordre d'évacuation des habitants du nord de la bande de Gaza.
Les États-Unis ont mis leur veto alors que 12 membres du Conseil tenaient absolument à condamner les attaques du Hamas, condamner les violences et les hostilités contre tous les civils, réclamer la libération des otages aussi et le passage de l'aide humanitaire. Mais voilà, les États-Unis de Joe Biden les ont empêchés de le faire.
La majorité du Conseil, qui pensait que Washington serait de leur côté, a été surprise. D'abord parce que cela correspond aux valeurs qu'elle défend habituellement. Et le texte répondait aux demandes américaines.
Le texte de la résolution condamnait le Hamas en toutes lettres et non pas uniquement des actes terroristes, et il réclamait aussi des clauses humanitaires pour permettre à l'aide d'atteindre les Gazaouis et aux agences humanitaires de l'ONU de travailler.
C'était moins fort qu'un cessez-le-feu humanitaire qui dérangeait Israël, mais pour les États-Unis, il manquait un élément essentiel à cette déclaration, le rappel du « droit d'Israël à se défendre ». Et surtout, ils ne voulaient pas que ce vote intervienne en plein voyage de Joe Biden au Proche-Orient. Une occasion manquée pour le Conseil de sécurité, qui aura certainement des répercussions sur les dynamiques du Conseil à long terme.
Sur les 15 États membres du Conseil, 12 ont voté pour ce texte porté par le Brésil et condamnant les « attaques terroristes odieuses » du Hamas. Deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les États-Unis, un des cinq membres permanents, ayant voté contre, cela a suffi à rejeter toute résolution.
Auparavant, le Conseil de sécurité avait rejeté deux amendements russes au texte du Brésil, qui préside le Conseil en octobre, négocié de haute lutte depuis des jours. Moscou avait soumis lundi soir son propre texte qui avait été sèchement rejeté par trois membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni) et le Japon.
RFI