L'armée israélienne s'est retirée de l'hôpital al-Chifa de Gaza
L'armée israélienne s'est retirée, vendredi, du complexe médical Al-Shifa dans la ville de Gaza, environ 10 jours après l'avoir pris d'assaut et en avoir détruit certaines parties, selon des témoins oculaires et des sources locales.
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Au premier jour d'une trêve entre Israël et le Hamas, l'armée israélienne s'est retirée vendredi de l'hôpital al-Chifa, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas. Pour la première fois en sept semaines de guerre, cette trêve offre un répit aux habitants de la bande de Gaza. Treize femmes et enfants israéliens, ainsi que dix otages thaïlandais et un philippin ont été libérés par le Hamas. Israël a de son côté libéré 39 femmes et enfants détenus dans ses prisons.
L'armée israélienne s'est retirée, vendredi 24 novembre, de l'hôpital al-Chifa de Gaza, au premier jour d'une trêve entre Israël et le Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien, a rapporté le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Contactée par l'AFP, l'armée n'a pas commenté dans l'immédiat.
Au premier jour des raids israéliens sur l'hôpital, 2 300 patients, blessés, soignants et déplacés s'y trouvaient selon l'ONU. Au gré des évacuations,
"environ 100 patients et soignants sont encore à al-Chifa", a rapporté Christian Lindmeier, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ils sont désormais dans un établissement "dont le principal générateur a été détruit, de même que de nombreux bâtiments, esplanades et murs", selon le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh.
"Nous travaillons à plus d'évacuations d'hôpitaux", a de son côté ajouté Christian Lindmeier alors que les opérations israéliennes se sont concentrées ces derniers jours sur un autre hôpital du nord de la bande de Gaza, l'hôpital indonésien.
Pascal Hundt, chef de la mission du CICR à Gaza
Le dernier convoi en date avait quitté al-Chifa avec "73 malades et blessés graves, 18 patients dialysés, 26 patients hémiplégiques ou paraplégiques, huit malades chroniques, deux en besoin urgent de soins, et 19 patients en fauteuil roulant", a précisé l'OMS.
Jeudi, l'armée israélienne, qui accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux de Gaza à des fins militaires – ce qu'il dément –, avait arrêté le directeur de l'établissement, le docteur Mohammed Abou Salmiya.
L'armée israélienne a annoncé avoir trouvé un tunnel "utilisé pour du terrorisme" sous al-Chifa. Elle a aussi diffusé des images de vidéosurveillance prouvant, selon son porte-parole, que des otages y avaient été détenus. Le Hamas a répondu qu'ils y avaient été amenés pour des soins.
Jeudi soir, c'est l'hôpital indonésien qui était "violemment bombardé", selon Ashraf al-Qidreh.
Début de la trêve, plusieurs otages libérés
Vendredi, à 7 h, heure locale (5 h GMT), une trêve censée durer quatre jours a débuté dans la bande de Gaza.
Pour la première fois en sept semaines de guerre, cette trêve offre un répit aux habitants de la bande de Gaza, assiégée et bombardée depuis le 7 octobre par l'armée israélienne en riposte à l'attaque menée par des commandos du Hamas.
Le Hamas et les autres groupes armés du territoire ont libérés 13 femmes et enfants israéliens, ainsi que dix otages thaïlandais et un philippin.
De son côté, Israël a libéré 39 femmes et enfants détenus dans ses prisons, selon le ministère qatari des Affaires étrangères.
Le Qatar a mené des semaines d'intenses négociations, en coordination avec les États-Unis et l'Égypte, afin de parvenir à un accord pour une trêve de quatre jours dans les combats, d'un accès à l'aide humanitaire pour Gaza, ainsi que la libération d'otages civils en échange de celle de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que les onze otages thaïlandais et l'otage philippin ont été libérés en plus des otages israéliens.
Leur libération a été obtenue "à la suite de la visite du ministre thaïlandais des Affaires étrangères au Qatar et des efforts de médiation déployés par les Qataris et les Égyptiens", a déclaré la source sous couvert d'anonymat.
Le Qatar a déclaré que la trêve initiale de quatre jours était destinée à être prolongée si d'autres échanges d'otages et de prisonniers pouvaient être garantis.
La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.
Au terme de cette trêve, le gouvernement israélien et l'armée se sont engagés à "poursuivre" les combats contre le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis, son principal allié, et l'Union européenne.
"Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.
Le chef du Hamas en exil au Qatar, Ismaïl Haniyeh, a affirmé vendredi que "l'ennemi a fait le pari de récupérer les otages grâce au canon de ses fusils, aux tueries et au génocide", mais "qu'après 50 jours de crimes et d'horreur, l'ennemi a dû se plier aux conditions de la résistance [le Hamas, NDLR]".