Plus de 250 personnes auraient été enlevées le 7 octobre. 105 ont été libérées, 132 seraient encore détenues, 29 seraient mortes.
Le Hamas met le sort des otages dans la balance. Le mouvement islamiste palestinien avertit ce dimanche qu’une offensive militaire israélienne contre Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, menacerait les négociations sur la libération des otages. Plusieurs pays ont par ailleurs déjà mis en garde contre une « catastrophe humanitaire » en cas d’assaut sur la ville où sont réfugiés plus de 1,3 million de Palestiniens, selon les Nations unies.
Les combats sont particulièrement intenses ce dimanche à quelques kilomètres au nord, à Khan Younès, où l’armée israélienne traque les combattants du Hamas depuis plusieurs semaines. L’armée israélienne « continue à éliminer des terroristes et conduire des opérations ciblées » indique-t-elle.
« Ceux qui disent qu’il ne faut absolument pas entrer dans Rafah sont en réalité en train de nous dire qu’il faut perdre la guerre, et laisser le Hamas sur place », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, selon des extraits d’un entretien à la chaîne ABC News. Israël assurera « un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » la ville, adossée à la frontière fermée avec l’Égypte, a-t-il ajouté, sans préciser où les civils pourraient se réfugier.
Médiation du Qatar et de l’Égypte
« Toute attaque (….) sur la ville de Rafah menacerait les négociations » sur un échange entre les otages et des Palestiniens détenus par Israël, déclare à l’AFP (Agence France presse) un responsable du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Ce que le Premier ministre et l’armée « n’ont pas réussi à faire en plus de quatre mois, ils échoueront à le faire quel que soit le temps que la guerre durera », a-t-il dit.
Environ 250 personnes ont été enlevées en Israël le 7 octobre et emmenées à Gaza. Une trêve d’une semaine en novembre a permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Selon l’État hébreu, 132 otages sont toujours détenus, dont 29 seraient morts. La branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, affirme ce dimanche que deux otages sont morts et huit autres gravement blessés dans des bombardements ces quatre derniers jours. Des négociations, menées via une médiation du Qatar et de l’Égypte, sont en cours pour parvenir à une nouvelle trêve, plus longue, et de nouveaux échanges.
Face à la perspective d’une offensive majeure, la pression des pays étrangers s’accroît. Les Émirats arabes unis ont exprimé « leur profonde inquiétude » au regard des « sérieuses répercussions humanitaires » d’un assaut israélien. Le Qatar a « fermement condamné » les menaces d’Israël sur Rafah. À Téhéran, le président iranien, Ebrahim Raïssi, appelle à exclure Israël des Nations unies, estimant que l’offensive à Gaza est « un crime contre l’Humanité ».
Le Parisien