L’armée israélienne encercle ce mercredi 6 décembre la grande ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où font rage les combats parmi les plus intenses en deux mois de guerre contre le Hamas. Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre contre le Hamas dans le nord de la bande de Gaza, l’armée israélienne a étendu ses opérations au sol à l’ensemble du territoire.
Israël réclame que le CICR puisse avoir accès aux otages
L’armée israélienne a réclamé ce mercredi que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) puisse avoir accès aux otages israéliens et étrangers détenus depuis le 7 octobre par le mouvement palestinien Hamas et ses alliés dans la bande de Gaza, territoire sous intenses bombardements israéliens.
"Chaque minute en captivité met en jeu la vie" des otages, a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, "la communauté internationale doit agir.
La Croix-Rouge doit avoir accès aux otages", a-t-il dit. Cible de critiques en Israël, le CICR a rappelé fin novembre à l’AFP ne pas savoir où se trouvaient les otages et ne pas pouvoir y accéder faute d’accord de leurs geôliers.
Les Palestiniens à Gaza vivent "dans l’horreur la plus totale"
Les Palestiniens à Gaza vivent dans "l’horreur la plus totale", a dénoncé mercredi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, lors d’une conférence de presse à Genève.
Deux mois après "les horribles attaques perpétrées contre Israël par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens", "les civils à Gaza continuent d’être bombardés sans relâche par Israël et punis collectivement", a-t-il ajouté, affirmant craindre des "atrocités".
L’armée israélienne à Khan Younès
"Nos forces encerclent Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza", a déclaré le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, dans un communiqué. "Nous avons sécurisé de nombreux bastions du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, et nous menons maintenant des opérations contre ses bastions dans le sud", a-t-il poursuivi. "Nos forces trouvent des armes dans presque tous les bâtiments et maisons, des terroristes dans de nombreuses maisons et les affrontent", a-t-il ajouté.
Des sources du Hamas et du Djihad islamique ont indiqué à l’AFP que leurs combattants mènent de violents affrontements avec les troupes israéliennes dans le but de les empêcher d’entrer dans Khan Younès et les secteurs situés à l’est de la ville, ainsi que dans les camps de réfugiés à proximité.
Selon le bureau de presse du gouvernement du Hamas, des tirs d’artillerie ont fait "des dizaines de morts et de blessés" dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villages à l’est de Khan Younès. L’armée israélienne a également attaqué plusieurs autres secteurs de la bande de Gaza.
Une frappe sur une école de Khan Younès
Une frappe israélienne sur une école abritant des Palestiniens déplacés par la guerre a fait au moins 25 morts mardi, à Khan Younès, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas. Des dizaines de blessés, ainsi que des corps dégagés des décombres de l’école Ma’an, un quartier de Khan Younès, ont été emmenés à l’hôpital Nasser de cette ville du sud du petit territoire côtier, ciblée depuis plusieurs jours par d’intenses bombardements de l’armée israélienne. Un bilan qu’aucune source indépendante n’est en mesure de vérifier.
Selon l’agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), l’hôpital Nasser de Khan Younès, submergé par l’afflux de blessés et à court de personnel et de fournitures, abrite plus de 1 000 patients et 17 000 déplacés.
La cheffe de l’aide américaine annonce plus de soutien humanitaire
Les Etats-Unis vont apporter 21 millions de dollars supplémentaires d’aide humanitaire à Gaza, a annoncé mardi la cheffe de l’agence américaine pour le développement lors d’une visite en Egypte, voisine du territoire palestinien.
"Les Etats-Unis, par l’intermédiaire d’USAID, vont fournir plus de 21 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire aux habitants de Gaza et de Cisjordanie touchés par le conflit en cours, qui a laissé environ 2,2 millions de personnes dans le besoin", a annoncé Samantha Power, administratrice de l’Agence américaine pour le développement et l’aide humanitaire (USAID). Cette somme s’ajoute aux 100 millions de dollars d’aide humanitaire déjà annoncés par le président Joe Biden en octobre, a-t-elle précisé, selon un communiqué d’USAID.
Joe Biden appelle à "condamner sans ambiguïté" les crimes sexuels du Hamas
Joe Biden a appelé mardi à "condamner sans ambiguïté et avec force les violences sexuelles des terroristes du Hamas", lors d’une rencontre destinée à lever des fonds pour sa campagne à Boston. "Les terroristes du Hamas ont fait souffrir le plus possible les femmes et les jeunes filles" lors de l’attaque du 7 octobre, a dit le président américain, en évoquant les "affreux témoignages sur l’inimaginable cruauté" subie ce jour-là.
"Mettre fin aux violences contre les femmes et aux agressions sexuelles est l’un des combats de ma vie" a-t-il poursuivi. "Nous devons tous - gouvernements, organisations internationales, société civile et monde économique - condamner sans ambiguïté et avec force les violences sexuelles des terroristes du Hamas", a-t-il exigé.
Liban : deux morts, dont un soldat, dans des frappes israéliennes
Deux personnes, dont un soldat libanais, ont été tuées mardi dans des bombardements israéliens dans le sud du Liban, ont indiqué l’armée libanaise et l’agence de presse officielle. Dans un communiqué, l’armée, déployée dans la zone frontalière, a indiqué que "l’ennemi israélien a bombardé" l’un de ses postes militaires dans la région de Aadaissé, "tuant un soldat et en blessant trois autres".
L’armée israélienne a reconnu l’incident et affirmé avoir visé une position du mouvement armé libanais Hezbollah, allié du mouvement palestinien Hamas, "pour éliminer une menace imminente". "Les forces armées libanaises n’étaient pas la cible de la frappe", a indiqué l’armée israélienne sur X (ex-Twitter) en exprimant ses "regrets pour l’incident". Il s’agit du premier soldat libanais tué depuis le début le 8 octobre des échanges de tirs quasi quotidiens à la frontière entre Israël et le Hezbollah.
LExpress