En pleine recrudescence des actes antisémites en France depuis l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre – on a vu une multiplication par 4 de ces actes entre 2022 et 2023 –, le président Emmanuel Macron accueillait ce lundi 18 mars les membres du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), pour les 80 ans de l'organisation.
Dans un discours d'ouverture de cette soirée, Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a plusieurs fois fait le parallèle entre les circonstances de la création de l'organisation, sous l'occupation allemande, et le contexte actuel où de nombreux juifs français craignent pour leur sécurité et leur avenir. Citant à plusieurs reprises les menaces totalitaires et islamistes, Yonathan Arfi estime que le modèle républicain français n’a jamais été autant attaqué que depuis la création du Crif il y a 80 ans, rapporte Marie Casadebeig, du service France de RFI.
Au-delà des agressions antisémites, il estime que les français juifs sont victimes d’essentialisation depuis les attaques du Hamas en octobre dernier. « Les juifs, partout depuis le 7 octobre, au lieu de rencontrer un élan de solidarité auquel on aurait pu s'attendre, font face à une déferlante inédite d'actes antisémites, mais aussi à une violente essentialisation, une assignation à répondre de la situation au Proche-Orient », a-t-il déclaré.
Engagement d'Emmanuel Macron contre l'antisémitisme
« Un procès symbolique les accuse toujours du crime ultime d'inhumanité : celui d'être prétendument insensible, parce que juif, au sort des populations civiles palestiniennes, a poursuivi le président du Crif. Cette accusation relève fondamentalement d'une rhétorique antisémite. Alors, je veux une fois pour toutes le dire ici, parce que nous sommes juifs et parce que nous sommes Français, nous pleurons la détresse de toutes les populations civiles, notamment israéliennes et palestiniennes, y compris donc celle de Gaza, jetée dans la guerre par le Hamas et sacrifiée par ce régime terroriste. »
Face au doute et au découragement, pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron, le président de la République a insisté sur son engagement, contre l’antisémitisme sous toutes ses formes. L’État sera intraitable. « Il y a cette chaîne de président en président, à la tête de notre République : agir contre les séparatistes, contre tous les porteurs de haine, et ne rien céder à l'antisémitisme. Et en la matière, je le dis avec la plus grande force ce soir, il n'y a aucune place pour l'antisémitisme, quel qu'il soit, et il n'y aura jamais de : "Oui, mais". D'explication de ceci ou de justification de cela. Aucune, jamais. »
Le chef de l’État promet une réponse judiciaire, sécuritaire, et un combat pour continuer à forger les consciences dans les écoles et les universités.
RFI