Des fosses communes ont été retrouvés dans les hôpitaux de la bande de Gaza assiégés par l’armée israélienne. Alors que cette dernière dément y avoir enterré des Palestiniens, Washington a dit exiger « des réponses »
Guerre à Gaza : dans la fosse commune de l’hôpital al-Nasser, des mères cherchent leurs enfants
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Près de 300 corps ont été exhumés de l'hôpital Nasser à Gaza. Selon la défense civile sur place, un charnier a été découvert après le retrait de l'armée israélienne, au début du mois.
La défense civile de Gaza continue son travail macabre. Depuis samedi 20 avril, la défense civile dit avoir exhumé et sorti de terre près de 300 corps parmi lesquels figureraient des personnes âgées, des femmes et des blessés. Elle s'attend à en découvrir d'autres. Des centaines de personnes seraient portées disparues. Ces corps ont été trouvés dans l'enceinte de l'hôpital Nasser à Khan Younès. Se trouvaient-ils là avant l'opération de l'armée israélienne où s'agit-il de victimes de cette opération ?
L'armée israélienne nie être à l'origine de ces fosses communes et affirme n'avoir enterré aucun corps. Mais elle dit avoir « examiné » des cadavres déjà enterrés par leurs familles pour voir s'il y avait des otages israéliens. Elle aurait ensuite remis les corps à leur place.
Des corps retrouvés, les mains liées, sous des déchets
La défense civile de Gaza parle, elle, de possibles exécutions. L'ONU fait état d'informations différentes. À Genève, la porte-parole du haut-commissaire de l'ONU pour les droits humains, se dit horrifiée par ces informations. « Selon les rapports qui nous parviennent, les victimes ont été enterrées profondément dans le sol, recouvertes de déchets. Parmi elles, il y aurait des personnes âgées, des femmes et des blessés. Tandis que d'autres auraient été trouvées les mains liées et dévêtues, ce qui implique évidemment de graves violations du droit international et du droit humanitaire. Cela nécessite une enquête approfondie. On ne peut pas se contenter d'un énième rapport qui passe sous les radars, dans cette guerre horrible », a déclaré Ravina Shamdasani
«Ma belle-sœur a reçu un message de l'agence de l'ONU pour laquelle elle travaille la prévenant qu'elle devait quitter Rafah dans les dix jours», explique
Reem, Gazaouie
Des bombardements israéliens meurtriers ont visé mardi 23 avril la bande de Gaza, au 200e jour de la guerre entre Israël et le Hamas qui ne montre aucun signe de répit, malgré les multiples appels à une trêve et à la libération des otages.
Dans la bande de Gaza, les craintes d'un assaut israélien sur Rafah se font de plus en plus fortes. Israël a répété à plusieurs reprises qu'il entendait entrer dans cette ville de l'extrême-sud de l'enclave palestinienne. C'est la dernière localité dans laquelle l'armée israélienne n'est pas encore entrée et les opérations autour se sont intensifiées. Les partenaires internationaux d'Israël s'opposent à cette opération. Rafah est un refuge aujourd'hui pour près de la moitié de la population. Mais face à un assaut qui semble inévitable, beaucoup se préparent à devoir quitter la ville.
« Ma belle-sœur a reçu un message de l'agence de l'ONU pour laquelle elle travaille la prévenant qu'elle devait quitter Rafah dans les dix jours. Le projet de mes parents et de mon frère désormais est de louer un petit terrain à al-Mawasi, un quartier de Khan Younès. Moi, j'ai contacté des collègues pour leur trouver des tentes. Pour l'instant, nous avons quatre tentes. On va monter ces tentes sur le terrain pour que tout soit prêt si les Israéliens annoncent étendre leurs opérations à Rafah », témoigne Reem, femme Gazaouie, récemment arrivée en Égypte avec ses enfants.