Biden à la recherche de la vache à lait saoudienne
Le président américain, Joe Biden, qui avait déclaré haut et fort sa volonté de reléguer l’Arabie saoudite au rang de « paria » durant sa campagne, effectue un virage à 180 degrés sur fond de flambée pétrolière.
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La faiblesse de ben Salmane face aux Américains
Un rapport des services de renseignements américains divulgué en janvier 2021 avait identifié le prince héritier saoudien comme le commanditaire de l’assassinat sordide du collaborateur du Washington Post.
L’assassinat de Jamal Khashoggi a affaibli la position de ben Salmane. Les médias ont rapporté que le prince héritier avait passé son temps sur son luxueux yacht, au large de Jeddah, sur la mer Rouge, afin de pouvoir s’enfuir via la mer en cas de danger. Ce même sentiment de peur perpétuel a fait de lui un homme soumis aux abaissements des Américains.
Joe Biden l’a ignoré pendant près d’un an, mais il a changé son avis en raison de la guerre en Ukraine qui a contribué à faire monter en flèche le coût du baril de pétrole et les prix à la pompe.
Son administration espère que l’Arabie saoudite utilise les capacités de production excédentaire dont elle dispose pour faire baisser les prix et offrir un répit à la population américaine, à quelques mois d’élections de mi-mandat cruciales.
Les humiliations des Saoudiens par l’administration de Trump
Pendant le mandat de Donald Trump, ben Salmane a été humilié à plusieurs reprises par le président américain.
Après que le prince héritier saoudien a rencontré Donald Trump à la Maison Blanche en mars 2018, ce dernier aurait demandé à son personnel de bien nettoyer les meubles sur lesquels Ben Salmane s’était assis pour « en éradiquer le moindre pou ».
Une autre fois, il a considéré l’Arabie saoudite comme « une vache laitière qui nous fournit, quand on le veut, de l'or et des dollars. Une fois son lait terminé, nous l’égorgerons ».
« Comme les Américains l’ont dit, ils vont (juste) leur pomper leur argent comme à une vache à lait et en fin de compte les égorger », a dénoncé le Guide Suprême iranien Ali Khamenei, en référence au méga-contrat de 380 milliards de dollars, dont 110 milliards consacrés à l’armement, signé lors de la visite de Donald Trump en Arabie saoudite.
Le président américain n'a pas manqué de rappeler en mars 2018 à la télévision la conclusion de près de 380 milliards de dollars de contrats avec le royaume wahhabite, lors d'une visite à Washington du prince héritier saoudien plongeant alors son hôte dans un certain embarras. « Pour vous, ce sont des cacahuètes ! » s'est-il écrié devant MBS en brandissant une pancarte sur laquelle figuraient les photos des divers avions et armes achetés par l'Arabie saoudite aux États-Unis.
En réponse aux insultes de Trump, Mohammed ben Salmane n’a trouvé qu’à dire qu’« en amitié, nous devons admettre qu’un ami dise de bonnes et de mauvaises choses ». Il est vraisemblablement incapable de donner de réponse adéquate à Trump.
En effet, les humiliations des Saoudiens par les présidents américains sont devenues monnaie courante.