La population russe, victime de la guerre en Ukraine
Les premiers effets des sanctions prises après l'invasion russe par l’Union européenne et les États-Unis touchent la population en Russie.
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Fermeture des espaces aériens, gel d'avoirs de personnalités ou d'entreprises, remise en question de liens financiers ou commerciaux... En tête d'un cortège de pays occidentaux, l'Europe et les États-Unis ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l'Ukraine.
L’objectif est clair : "Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe" a promis le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, sur France Info.
"Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique", s'est félicité le ministre, au micro de France Info.
L'UE et les États-Unis mènent la danse des sanctions, mais ils ne sont pas seuls. La Suisse, historiquement neutre, le Japon ou encore le Royaume-Uni suivent le mouvement et reprennent largement les sanctions proposées par l'UE.
Sanctions bancaires : les distributeurs pris d'assaut
Les premiers effets de ces sanctions commencent à se faire sentir en Russie. Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la Banque centrale russe détenues à l'étranger, a provoqué un plongeon du rouble lundi.
Une chute de 30% qui a poussé de nombreux Russes à se précipiter dans leurs banques pour retirer du liquide. Si le rouble est légèrement remonté ce matin, les files d’attente devant les distributeurs continuent, elles, à s’allonger.
Des sanctions dont les effets ne sont pas ressentis qu'en Russie. La filiale européenne de la Sberbank, l'une des principales banques russes, frappée notamment par des sanctions britanniques, serait déjà au bord de la faillite.
En Hongrie et en Croatie, les clients se cassent le nez devant les bureaux de la Sberbank : montant de retrait plafonné, guichets fermés, la Bosnie a même décidé de prendre le contrôle des deux branches locales, en promettant que "toute l'épargne serait protégée".
Mais les clients sont inquiets. "Cela me rappelle les années 1990" lance une quinquagénaire hongroise, après avoir échoué à retirer de l'argent.
Chute du rouble et Bourse fermée
En réponse, la Banque centrale russe a décidé de fermer la Bourse de Moscou jusqu’à nouvel ordre, pour empêcher une journée noire, et le gouvernement a interdit en urgence à ses résidents de transférer des devises à l'étranger.
Les exportateurs russes ont également été contraints de convertir 80% de leurs revenus en roubles.
La totalité des avoirs russes gelés représente "presque 1.000 milliards de dollars" selon Bruno Le Maire. Un bon point de départ pour la "guerre économique et financière totale" que l’Occident entend mener à la Russie.
Mais la Fédération a des réserves : depuis 2014, Moscou a accumulé plus de 600 milliards d’or et de devises, précisément pour se protéger face à d'éventuelles sanctions.
Ralentir les transactions financières
"L'urgence est de relever le coût de la guerre pour le président Poutine", avait déclaré la présidence française, en estimant que les sanctions déjà prises "font plus mal que le président Poutine ne l’avait anticipé".
L’exclusion de la Russie du dispositif interbancaire Swift devrait aussi se faire sentir dans les prochains jours. L’exclusion de plusieurs banques russes de ce système d'échange sécurisé va considérablement ralentir les transactions financières de tout le pays.
Selon Rosswift, l’association nationale russe qui gère le service Swift au sein de la Fédération, la Russie est l’un des principaux utilisateurs de Swift. Plus de 300 banques russes sont dépendantes de ce dispositif.
Le transport maritime aussi touché
Et les prochaines semaines promettent de nouvelles difficultés pour les Russes. MSC (Mediterranean Shipping Company) et Maersk, les deux leaders du trasnport maritime mondial, ont tous les deux annoncé qu’ils ne desserviraientt plus les ports russes. Un boycott qui concerne toutes les cargaisons, vers et en provenance de Russie. Seules les livraisons de denrées alimentaires et de matériel médical et humanitaire seront maintenues.