Lors d'un sommet virtuel vendredi de ses ministres des Finances, le G7 (Etats-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada, Japon) a dit vouloir mettre en place « urgemment » un plafonnement du prix du pétrole russe. « Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l'ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre », annoncent les sept pays, dans une déclaration commune. Ils précisent que les futurs prix seront « communiqués publiquement de manière claire et transparente ».
Au-delà de ces déclarations d'intention, aucun calendrier précis n'est évoqué. Dans son sillage, le G7 appelle une « large coalition » de pays à l'imiter pour priver Moscou de sa rente pétrolière, plus importante que jamais.
Des milliards de dollars de recettes pétro-gazières
Depuis le début du conflit, Moscou a engrangé 97 milliards de dollars grâce aux ventes de pétrole et de gaz jusqu'en juillet de cette année, dont environ 74 milliards de dollars grâce au pétrole, selon l'Institut international de la finance. Si la Russie croule sous les pétrodollars, cela s'explique par la flambée des cours du baril.
« La Russie profite économiquement des incertitudes liées à la guerre sur les marchés de l'énergie », a fustigé le ministre allemand des Finances Christian Lindner à la sortie de cette réunion. « La Russie réalise actuellement des bénéfices élevés grâce à l'exportation de matières premières comme le pétrole et nous voulons nous y opposer résolument ».
Réduire les revenus de la Russie
« Le plafonnement des prix est spécifiquement conçu pour réduire les revenus de la Russie et sa capacité à financer sa guerre d'agression, tout en limitant l'impact de la guerre de la Russie sur le monde », notamment les « pays à faibles revenus », souhaite le G7 dans son communiqué.
Le G7 entend imposer à la Russie sur ses marchés nationaux un tarif inférieur à ce qu'il est aujourd'hui, mais supérieur à ses coûts de production. L'objectif est que Moscou continue à vendre son pétrole à un prix rentable, tout en limitant les bénéfices qu'il en tire. Reste à savoir si la Russie acceptera de se faire dicter ses conditions tarifaires sur ce marché très volatile, déterminé à la fois par la quantité d'offres que fixe l'Opep + et la demande internationale, notamment occidentale et asiatique.