L’UE lance une première série d’appels d’offres pour l’achat commun de gaz
Tous secteurs confondus, l'Hexagone est dépassé de peu par le Royaume-Uni, mais reste le plus attractif d'Europe pour les investissements dans l'industrie et la recherche.
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Morosité sociale en France depuis quelques mois et coup de mou généralisé de l’économie en Europe à cause de la guerre en Ukraine. C’est surtout la situation internationale qui a freiné les ardeurs des investisseurs. En 2022, le nombre de projets annoncés a globalement fléchi par rapport à l’année précédente, mais la France échappe à cette baisse, elle continue d'attirer toujours plus de projets et elle reste le pays européen le plus attractif avec 1 259 implantations ou extensions. L’annonce pressentie ce vendredi d’une nouvelle usine de batteries électriques construite à Dunkerque par un groupe taïwanais tombe à point nommé pour illustrer cette performance. Une première place quatre ans d’affilée, c’est d’abord un satisfecit donné à la politique du président Macron. Les patrons interrogés par E and Y apprécient l’environnement des affaires, selon eux la politique de l’offre mise en place sous le quinquennat précédent va dans le bon sens.
L’Île-de-France est toujours la principale bénéficiaire de ces investissements étrangers
Paris et sa région dépassent le grand Londres pour la première fois. La capitale française est de plus en plus appréciée par les banquiers étrangers qui continuent à quitter Londres à cause du Brexit. Car il y a encore un effet Brexit, au détriment du Royaume-Uni, les investissements étrangers sont toujours en repli outre-manche, un décrochage complet par rapport à l’Europe des 27. À noter que 40% des projets menés en France par des entreprises étrangères concerne l’industrie. Le message sur la volonté de réindustrialiser la France a été entendu. L’Hexagone bénéficie d’un atout majeur par rapport à ses voisins européens : son énergie. Son mixte énergétique décarboné grâce au nucléaire est un argument qui compte dans le choix des investisseurs.
L'envers de ce tableau flatteur : des performances médiocres en termes d'emploi
Un investissement étranger a créé en moyenne 38 emplois en France en 2022, le double en Allemagne. En Pologne, en Roumanie, en Espagne, en Italie ou en Irlande, le nombre moyen d’emplois créés se compte par centaines. Ce sont ces pays où la main d’œuvre est encore relativement bon marché, avec la Turquie, qui captent les plus grands bénéfices du mouvement de relocalisation de l’industrie. L’Espagne n’est que quatrième en termes d’attractivité globale dans le baromètre E and Y, mais les nouveaux projets ont créé 39 000 emplois en 2022, contre 38 000 seulement en France. La France est appréciée pour ses centres de recherche, mais elle a toujours du mal à attirer des projets démarrant de zéro. La durée et la lourdeur des procédures administratives repoussent les investisseurs vers les pays plus flexibles comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
La première place de la France lui permet surtout de rattraper son retard
C’est un plus pour mieux se vendre auprès des investisseurs étrangers, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour reconquérir une partie du tissu et des emplois industriels perdus au cours des quarante dernières années. Les effectifs de l'industrie ont fondu de moitié depuis les années 1980, passant de 4 à 2 millions d'emplois. Pour convaincre les investisseurs étrangers de participer à cette renaissance de l'industrie, la France devra encore améliorer l'environnement des affaires et restée vigilante sur son offre énergétique. Avec la guerre en Ukraine, c’est devenu l’un des critères les plus sensibles pour les investisseurs étrangers.