L’opérateur Telesat choisit un compatriote canadien pour sa constellation Lightspeed, aux dépens du Franco-Italien Thales Alenia Space. C’est la société canadienne MDA qui fournira les 198 satellites, dont le lancement doit débuter en 2026. Avec Lightspeed, Telesat se lance à son tour dans la bataille des constellations de satellites en orbite basse, face à Starlink, le projet d’Elon Musk, Kuiper d’Amazon et l’opérateur indo-britannique OneWeb, sur le marché de la connexion à haut débit.
Le gouvernement canadien sera le premier client de Telesat et utilisera ses services, pour lutter contre les zones blanches. Ces constellations en orbite basse qui offrent une alternative à la 5G et à la fibre optique, ont, en effet, la cote. Elles permettent de garantir l’accès à l’Internet haut débit, partout sur le globe, grâce à des minisatellites, situés à moins de 2 000 kilomètres de la terre.
Les besoins sont énormes : pour la voiture connectée, les bateaux ou pour la défense. Ces constellations fourniront également du réseau aux endroits les plus isolés. Aujourd’hui, près d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à Internet, selon l’Union internationale des télécommunications qui dépend des Nations unies.
Le champion américain Starlink
Sur ce marché naissant, la concurrence entre opérateurs est féroce. Le canadien Telesat va rivaliser avec Starlink, le projet d’Elon Musk. Lancé en 2019, Starlink commercialise déjà ses services sur tous les continents, avec plus de 3 000 satellites en orbite. À terme, l’objectif est d’en déployer 42 000. Pendant la guerre en Ukraine, le service d’Internet par satellite d’Elon Musk a, ainsi, permis aux troupes de Kiev de rester connectées.
Son principal concurrent est le projet Kuiper du géant américain Amazon, avec près de dix milliards de dollars d’investissements. Mais Kuiper a pris du retard. Le 8 février 2023, la FCC, la Commission fédérale des communications, a donné son feu vert à Amazon pour déployer ses 3 200 satellites en orbite. Les premiers tests ont commencé au mois de juin.
Iris, la constellation européenne
Le succès de Starlink a poussé l’opérateur indo-britannique OneWeb à s’allier avec le Français Eutelsat. En novembre 2022, OneWeb a annoncé un accord pour fusionner avec Eutelsat afin de déployer une constellation de satellites et de fournir de l’Internet haut débit.
De son côté, l’Union européenne travaille pour avoir sa propre constellation baptisé Iris. Onze acteurs majeurs du spatial sur le Vieux Continent vont faire alliance pour répondre à l'appel d'offres de la Commission européenne. Un projet dont le coût est estimé à près de six milliards d’euros. La Commission s’est dite prête à apporter la moitié du financement, le reste devrait être à la charge des pays membres et du secteur privé.
Pour contrer l’Américain Starlink, la Chine a également décidé de se doter d’une constellation. Ce projet spatial d’ordre militaire a pour objectif de lancer 13 000 en orbite basse et de surveiller les satellites d’Elon Musk.
RFI