Rentrée du Medef : « Il n’y aura pas de hausse d’impôt », assure Élisabeth Borne au patronat
Le nouveau patron des patrons, Patrick Martin, veut que l’exécutif garde le cap des « baisses de charges ». Et il le fait savoir à l’occasion de l’ouverture des journées de rentrée du Medef, où le gouvernement doit se presser en nombre pour convaincre qu’il ne déviera « pas d’un pouce ».
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Le patronat français a fait sa rentrée aux universités d’été du Medef à l'hippodrome de Longchamp, près de Paris, ce lundi 28 août, en présence de nombreux membres du gouvernement, la Première ministre, Elisabeth Borne, et cinq ministres. Emmanuel Macron, a lui enregistré un message à l’attention des patrons français. Pas de quoi amadouer les chefs d’entreprise plutôt moroses, qui mettent la pression sur le gouvernement au sujet de la fiscalité.
Musique de James Bond en fond sonore, pour cette rentrée du patronat intitulée cette année : « Demain ne meurt jamais ». Dans les allées qui bordent l’hippodrome de Longchamp, le patronat a ce lundi 28 août multiplié les métaphores du dépassement de soi ou même dans un tout autre registre, en se référant à la foi catholique. Les chefs d’entreprises réunis au Rassemblement des entreprises de France se voient comme des super héros en mission pour surmonter les difficultés.
« Les défis sont immenses, mais les entreprises ont la solution », lance Patrick Martin, le nouveau patron des patrons. Croissance morose, guerre en Ukraine, hausse des prix de l’énergie… Dans ce contexte, Patrick Martin s’est voulu offensif face au gouvernement, qui a décidé il y a quelques jours de reporter la suppression d’un impôt sur la production : « Cette suppression annoncée pour 2024 a été intégrée dans nos business plans, en termes de décisions d’investissement, et d’embauche. Elle doit intervenir en temps et en heure. »
La Première ministre, Élisabeth Borne, présente à l’ouverture de l’évènement, a répondu directement à cet éternel grief de la fiscalité : « Depuis 2017, sous l’autorité du président de la République, les différents gouvernements ont été pro-business. » La taxe de la discorde sera supprimée d’ici à 2027 confirme la Première ministre. Une déception pour Yves Dubief, patron d’une entreprise du textile : « C’est plutôt des embauches qu’on ne fera pas ou qu’on ne fera pas au moment prévu. »Dans un message enregistré le président de la République, Emmanuel Macron, comme en réponse à ces critiques, souligne qu’il a nettement diminué la fiscalité des entreprises depuis son élection en 2017.
Croissance en berne
Les taux d’intérêts des banques centrales ne font qu’augmenter depuis le début de l’année, l’économie chinoise montre des signes de ralentissement. La croissance est en berne dans de nombreux pays, en particulier en Europe. La France s’en tire un peu mieux que son voisin allemand. Elle a enregistré 0,5% de croissance au dernier trimestre, mais cette croissance pourrait encore ralentir d’ici à la fin de l’année. De quoi rendre moroses bon nombre de chefs d’entreprises.
Les patrons sont lucides, comme Cyril Sauvat président de la fédération du bâtiment des Bouches-du-Rhône, dans le sud de la France : « Actuellement, le marché du neuf est quasiment à l’arrêt et le marché de la rénovation commence à déjà un petit peu souffrir. Pour l’instant, les perspectives ne sont pas très bonnes ».
Avec des taux d’intérêts en hausse, les Français ont du mal à obtenir des prêts pour acheter un logement. C’est l’une des raisons du ralentissement du secteur, et certaines petites entreprises n’arrivent plus à poursuivre leur activité : « Les dispositifs de mise en protection au tribunal de commerce ont repris. Ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques mois. »
Des difficultés qui se font sentir aussi pour Yves Dubief : « La consommation n’est pas vraiment au rendez-vous. Dans nos secteurs du textile, les carnets de commande ne sont pas aussi bien remplis que l’année dernière. Ils sont dans une situation qui devient préoccupante ». Ses clients ont reporté des projets qui devaient voir le jour cette année.