Lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, UBS a annoncé, jeudi 31 août, sa décision d'intégrer complètement la branche helvétique de Credit Suisse. En Suisse, les pertes d’emplois devraient se monter à 3 000 postes.
Dans un premier temps, 1 000 postes seront supprimés d'ici à la fin 2024, a indiqué Sergio Ermotti, le patron d'UBS, lors d'une conférence avec les analystes financiers. Puis, il y aura 2 000 suppressions de postes supplémentaires dans les années à venir, compte tenu de la nécessité de mener une « restructuration profonde » des activités de Credit Suisse, a-t-il souligné.
En mars dernier, sous la pression des autorités suisses, UBS avait accepté de racheter son ex-rivale en grande difficulté pour seulement 3 milliards de francs suisses. La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, avait estimé que la faillite de Credit Suisse aurait pu provoquer « des dommages économiques irréparables ».
En avalant Credit Suisse, UBS doit gérer les litiges et liquider les vieilles affaires comme le rachat du fonds d'investissement américain Archegos. Le groupe a donc mené une analyse approfondie qui a confirmé que les activités de Credit Suisse étaient « profondément viciées » et que la banque n'était plus en mesure de survivre « par elle-même », a ajouté le patron d'UBS. Le groupe acquéreur s'est fixé pour objectif de parachever l'essentiel de l'intégration de Credit Suisse d'ici à fin 2026.
C'est l'une des « fusions bancaires les plus importantes et les plus complexes de l'histoire », a noté le patron d'UBS. Cette décision est une bonne issue, mais « cela reste une journée très triste pour les employés du Credit Suisse qui ont fait preuve d'une très grande loyauté », a déclaré à l'AFP Claudine Esseiva, porte-parole de l'Association suisse des employés de banque (Aseb). Sergio Ermotti a assuré que tout serait fait pour aider les employés à retrouver un travail, dans une Suisse où la main-d'œuvre fait cruellement défaut.
En pratique, UBS et Credit Suisse continueront de mener leurs activités séparément en Suisse jusqu'à leur fusion prévue en 2024. Les deux marques seront maintenues jusqu'à la migration des clients vers les systèmes d'UBS en 2025.
RFI