L'inflation repart à la hausse en France à 4,9% sur un an en août, dopée par les prix de l'énergie, a indiqué l'Insee vendredi, révisant en légère hausse sa première estimation.
L'inflation a marqué un sursaut en août après la hausse de 4,3% sur un an enregistré en juillet. Elle atteint les 4,9%. Elle a été nourrie par les prix de l'énergie qui ont augmenté de 6,8% sur un an en août (après un recul de 3,7% en juillet), en raison de la hausse de 10% des tarifs de l'électricité et du rebond des prix de l'essence.
Les prix de l'alimentation, un des principaux moteurs de l'inflation, ont continué à enregistrer une hausse à deux chiffres (11,2%), mais marqué un ralentissement par rapport à juillet (12,7%). Les prix des services (3%) et des produits manufacturés (3,1%) ont également ralenti.
Contrairement à l'inflation totale, l'inflation sous-jacente, qui exclut les éléments les plus fluctuants comme l'énergie et certains produits alimentaires, et permet ainsi de dégager une tendance de fond sur l'évolution des prix, s'est inscrite en baisse, à 4,6% sur un an en août, après 5% en juillet.
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé pour des comparaisons à l'échelle européenne, a augmenté de 5,1% en juillet à 5,7% en août.
Le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10%
Le gouvernement de son côté tente de rassurer, en sortant la carte « bouclier énergétique », et affirme que les prix de l'électricité n'augmenteront pas de plus de 10% en 2024, a déclaré vendredi sur Europe 1 la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Le sujet est sensible en raison de l'impact direct qu'ont ces dépenses sur les ménages, explique Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). « Les prix de l’alimentaire, on le voit au quotidien en allant faire vos courses. Et ça, ça a été très fort, souligne-t-il. Il y a une hausse de 20% depuis un peu plus d’un an et demi sur les prix de l’alimentaire. Or ça, c’est quelque chose qui va marquer beaucoup les ménages dans le sens où ils ont une réalité très concrète de cette hausse des prix. Ça a un effet assez direct sur le pouvoir d’achat et le niveau de vie, parce qu’il est difficile finalement de substituer, c’est-à-dire de réduire sa consommation d’énergie ou d’alimentaire, parce que ce sont des dépenses relativement contraintes. Dans ce sens-là, la perception des ménages peut être plus forte que la réalité globale parce que justement les deux composantes de prix qui augmentent beaucoup, c’est l’alimentaire et l’énergie. Or ce sont des dépenses du quotidien. À l’inverse vous avez des dépenses sur d’autres types de produits qui ne sont pas alimentaires ou d’énergie, qui augmentent beaucoup moins, voire qui baissent, mais on va y être beaucoup moins sensibles parce que ce ne sont pas des dépenses du quotidien. »
RFI