Joe Biden s'oppose au rachat d'US Steel pour près de 15 milliards de dollars par le Japonais Nippon Steel. Le président américain, en campagne pour un second mandat, veut que le fleuron national reste une société américaine, contrôlée et gérée depuis les États-Unis.
Le président Joe Biden, en campagne pour un second mandat, s'y oppose au nom de la défense des « travailleurs » américains. « US Steel est une entreprise emblématique depuis plus d'un siècle, et il est vital qu'elle reste une société américaine, contrôlée et gérée depuis les États-Unis », a affirmé Joe Biden dans un communiqué. Cette annonce, susceptible de froisser Tokyo, intervient à l'approche d'une visite d'État du Premier ministre japonais Fumio Kishida à la Maison Blanche, prévue le 10 avril. « Il est important que nous maintenions des entreprises sidérurgiques américaines solides, opérées par des travailleurs américains. J'ai promis aux ouvriers de la sidérurgie américaine que je les soutiendrais et je n'ai qu'une parole », a ajouté le président américain.
Les deux groupes ont réagi peu après dans un communiqué commun, affirmant avoir « confiance dans le fait que [leur] partenariat [serait] un succès pour les emplois américains et pour la chaîne d'approvisionnement américaine, tout en renforçant la compétitivité de l'économie américaine et en forgeant une résistance contre les menaces de la Chine ». Ils ont rappelé que le groupe japonais avait « clairement indiqué qu'il n'y aurait pas de suppressions d'emplois, pas de fermetures d'usines ni de transferts de production du fait de cette transaction. »
Le rachat par le géant japonais doit être réalisé en totalité en espèces au prix de 55 dollars par action, soit une prime de 40% par rapport au dernier cours de clôture avant l'annonce de l'opération. Cela représente 14,1 milliards de dollars, mais, en incluant la dette que Nippon Steel compte reprendre, le total grimpe à 14,9 milliards de dollars. La finalisation était attendue, au plus tard, au troisième trimestre 2024.
Face aux craintes des politiques et des syndicats, les deux groupes ont soumis, dès fin décembre, leur projet à l'agence gouvernementale chargée d'évaluer le risque des investissements étrangers pour la sécurité nationale des États-Unis, le CFIUS. Si le CFIUS considère qu'il existe un risque, il en réfère au président des États-Unis, qui prend la décision finale (validation, interdiction, feu vert sous conditions).
RFI