Foot : John Textor, le pionnier du virtuel veut faire de l'OL sa réalité
Le richissime américain, en passe de devenir actionnaire majoritaire de l'Olympique lyonnais, est un pionnier de la réalité virtuelle.
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« Je me suis toujours considéré comme un bâtisseur, a déclaré John Textor lors de la conférence de presse organisée le 21 juin par l’Olympique lyonnais. Un bâtisseur de technologies, d'applications. J'aime imaginer ce que les gens vont faire dans le futur grâce à la technologie. Et je pense que si l'on n'a pas cette vision à cinq-dix ans, on est déjà en retard dans ce domaine. »
Avant d’investir massivement dans le sport, cet Américain de 56 ans a fait fortune grâce à la réalité virtuelle et particulièrement aux effets spéciaux dans le cinéma. Transformers, Pirates des Caraïbes ou encore Tron Legacy, au début des années 2000, sa société Digital Domain réalise les effets spéciaux de nombreux blockbusters et l’homme d’affaires devient une référence dans le milieu. En 2009, il reçoit même l'Oscar des meilleurs effets visuels pour le vieillissement ultra réaliste de l’acteur Brad Pitt dans L’Étrange histoire de Benjamin Button.
En 2016, le magazine Forbes lui consacre un article et lui donne le surnom de « gourou de la réalité virtuelle à Hollywood ». Les médias reprennent ensuite largement l’expression.
Les hologrammes de Tupac et Michael Jackson en live
Avec une nouvelle société, Pulse Evolution, John Textor conçoit des hologrammes de stars disparues. En 2012, le rappeur Tupac reprend vie sur scène, lors du festival Coachella, aux États-Unis. En 2014, la prestation de l’hologramme de Michael Jackson lors des Billboard Music Awards est suivie par 11 millions de téléspectateurs. À cette époque, cette technologie est encore neuve. Ce succès lui vaut une apparition dans la série animée satirique South Park la même année.
John Textor ne s’arrête pas là et décide d’investir dans l’intelligence artificielle, pour « améliorer l’humanité ». Sa nouvelle entreprise EvolutionAl est dédiée à la création d’humains digitaux.
La stratégie du sport
John Textor connaît le domaine du sport. Il a été champion de skateboard quand il était jeune, mais une chute l’a obligé à arrêter. En 2020, il monte une plateforme de streaming d’événements sportifs, FuboTV et s’intéresse plus particulièrement au football.
De Botafogo au Brésil, à Crystal Palace dans la banlieue londonienne en passant par Molenbeek en Belgique, le milliardaire rachète petit à petit des parts dans plusieurs clubs. Ce choix est stratégique, explique Jean-Pascal Gayant, professeur spécialisé dans l’économie du sport à l’Université du Mans : « C’est l’opportunité de détecter des joueurs, de les faire s'aguerrir dans des championnats différents. Il est, en homme d'affaires avisé, conscient que le sport en Europe, c'est un levier pour participer au développement économique ».
John Textor met en avant l’amour du sport et du partage. Il poste très régulièrement des photos et messages de soutien à ses joueurs sur son compte Twitter. Jean-Pascal Gayant souligne un réel intérêt de la part du milliardaire : « Dire que c'est un fan de football, au sens du soccer, je pense que c'est un peu exagéré. Mais je le pense sincère sur le fait qu'il s'intéresse vraiment au sport et qu'il a envie de participer au développement de l'industrie enruopéenne du spectacle sportif ».
L’homme d’affaires a déboursé près de 900 millions de dollars pour l’achat des parts de l’OL et a déjà affiché son objectif : gagner la Ligue des champions. Son investissement reste avant tout financier. En mars 2022, il affirmait : « Le football n’est pas différent de toute autre entreprise. Vous devez gagner pour être rentable ».