Une nouvelle affaire de mœurs qui vient entacher l’Eglise française. Soupçonné d’avoir utilisé des drogues avant d’abuser d’un adolescent de 15 ans le soir du jeudi 3 novembre, un prêtre de 52 ans a été mis en examen dimanche puis placé en détention provisoire, a indiqué jeudi 10 novembre le parquet de Paris.
Né en 1970, le curé originaire de Bretagne aurait rencontré le jeune homme sur l’application de rencontres homosexuelles Grindr. Après avoir bu un verre, les deux protagonistes ont terminé la soirée dans la chambre d’un hôtel parisien. Sur proposition de l’homme de foi, l’adolescent aurait consommé de la MDMA puis du GBL, une drogue de synthèse proche du GHB, selon une source proche du dossier pour RTL.
Pendant la relation sexuelle, le jeune homme aurait fini par s’endormir, avant d’être réveillé par un mal-être lui provoquant des vomissements. Contactées par ce dernier, ses amies sont parvenues à le localiser via son téléphone portable avant d’alerter les secours.
LE PRÊTRE RECONNAÎT LES FAITS
Arrêté par les forces de l’ordre la nuit suivante, le prêtre a reconnu au cours de sa garde à vue avoir consommé des drogues puis offert ces dernières au jeune. Il a également confessé avoir eu des relations sexuelles avec l’adolescent. Le suspect, méconnu des services de police, a néanmoins affirmé qu’il ne connaissait pas l’âge de ce dernier puisqu’il avait menti en déclarant être majeur sur l’application de rencontres.
Lors de son audition, le prêtre a confié venir régulièrement à Paris pour avoir plusieurs relations sexuelles avec des hommes dans une même journée, mêlant parfois l’usage de drogues.
DES PRATIQUES BRUTALES RÉALISÉES
Inconscient pendant une partie de la nuit, l’adolescent a pourtant révélé aux enquêteurs le souvenir de pratiques brutales, dont une fellation imposée par l’homme de foi. Ce sont ces pratiques qui ont accéléré la mise en examen du suspect par le Parquet de Paris ce dimanche avant son placement en détention provisoire.
Le cinquantenaire est accusé de «viol aggravé par l'administration d'une substance nuisible à l'insu de la victime», «provocation de mineur à l’usage de stupéfiants», «mise en danger d’autrui» et «usage illicite de produits stupéfiants». Une enquête, menée par la brigade de protections des mineurs, a été confiée à la police judiciaire parisienne.
UNE PROCÉDURE CANONIQUE DEMANDÉE
Dans un communiqué publié ce jeudi, l'archevêque de Rennes Pierre d'Ornellas a annoncé avoir «signalé à Rome» les faits reprochés dans l'optique de débuter une procédure canonique menée par le tribunal ecclésiastique, aussi appelée Officialité. L'objectif étant de rappeler les engagements pris par le prêtre avant de rendre justice par rapport aux faits reprochés et aux dommages causés.
«J'ai assuré la justice civile de l'entière collaboration du diocèse et signalé à Rome les faits auprès du Dicastère pour la Doctrine de la Foi afin de lancer en parallèle une procédure canoniqué (...) Je devine combien nombre d'hommes et de femmes peuvent être scandalisés par cette information. Je le comprends et assure chacun de ma détermination à agir», a assuré l'archevêque. Il a aussi précisé qu'il se rendrait «dès ce week-end» auprès des paroissiens où a officié l'homme de foi incréminé.