PANAMA Il tue deux manifestants qui lui bloquaient la route
Deux opposants à un projet minier ont été tués par balle mardi 7 novembre au Panama. L'auteur des tirs serait un automobiliste furieux de les voir bloquer la circulation.
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Deux premiers décès ont été enregistrés mardi au Panama, secoué depuis trois semaines par des manifestations contre un projet minier controversé, «lors d’une dispute sur un barrage routier», a indiqué la police.
«Deux personnes ont perdu la vie, atteintes par arme à feu», à 80 km à l’ouest de la capitale, a indiqué la police sur le réseau X. L’auteur des tirs, un homme âgé de 77 ans, a été arrêté. Il s’agit de Kenneth Darlington, un avocat américain à la retraite.
«Tu veux être le premier?»
Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent l’homme s’approchant, disant «cela s’arrête ici» et sortant son arme. Il tire alors sur l’un des écologistes, qui s’effondre, puis sur un autre, qui recule en titubant avant de s’effondrer à son tour. Tranquillement, le vieil homme va ensuite jeter un pneu qui bloque la route et faire signe aux voitures arrêtées de passer. Il est ensuite remonté dans sa voiture et aurait dit à sa compagne «allons-y», mais celle-ci aurait refusé et c’est elle qui a appelé la police.
Selon le «Daily Mail», en voyant son arme, l’un des manifestants aurait dit: «Pourquoi ne tirez-vous pas?». «Vas-tu tuer quelqu’un?» a demandé un autre, à quoi l’Américain a répondu: «Veux-tu être le premier?» et il a tiré. L’une des victimes est décédée sur place, l’autre à son arrivée à l’hôpital. Les deux étaient des enseignants, dont l’un avait 62 ans. L’âge de l’autre n’a pas été indiqué.
Le tireur avait déjà été condamné pour possession illégale d’arme à feu et a comparu devant un juge mercredi et placé en détention provisoire. Il est accusé de meurtre et de possession illégale d’une arme à feu mais, selon des médias panaméens, il pourrait être condamné à une peine d’assignation à résidence et non de prison en raison de son âge.
Condoléances du président
Le président Laurentino Cortizo a exprimé ses condoléances aux familles des défunts. «C’est un acte qui n’a pas sa place dans une société aussi solidaire que la nôtre», a-t-il déclaré. Les manifestants protestaient contre le renouvellement pour 40 ans du contrat d’exploitation de la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale par la compagnie canadienne First Quantum minerals (FQM), conclu le 20 octobre.
Laurentino Cortizo a tenté d’apaiser la colère des manifestants, inquiets de l’impact potentiel sur l’environnement et des contours légaux de ce contrat, en proposant un référendum. Mais son organisation a été refusée par le Tribunal électoral. C’est finalement la Cour suprême qui devra trancher sur ce renouvellement du contrat d’exploitation qui, selon le gouvernement, rapportera à l’État 375 millions de dollars par an, soit dix fois le montant de l’accord initial.