Un Français, suspecté d'être "le principal membre d'un clan" marseillais se livrant au trafic de drogues, a été arrêté dimanche dans le nord-est de l'Espagne, a annoncé la police espagnole, le présentant comme "l'un des fugitifs les plus recherchés de France".
L'homme, visé par un mandat d'arrêt européen, a été interpellé dans un bar de Salou, près de Tarragone, une station balnéaire située à environ une heure et demie de route au sud de Barcelone, et identifié comme Jean-Anthony Blas, né en 1990, a précisé à l'AFP la police espagnole.
Il avait échappé à une opération de police en mars 2023 en France, parvenant à utiliser quatre identités différentes durant sa fuite.
Après cette vaste opération, menée dans la cité Campagne-Levêque à Marseille mais également à Port-de-Bouc et Châteauneuf-les-Martigues, deux petites villes situées à l'ouest de Marseille dans les Bouches-du-Rhône, 14 personnes avaient été mises en examen (inculpées). Des fusils d'assaut, du cannabis, des voitures de luxe et plus de 300.000 euros avaient également été saisis.
Sur le casier de Jean-Anthony Blas figure "une condamnation à dix ans de prison dans son pays pour des délits de trafic de drogue, de détention d'armes illégale, des atteintes à l'ordre et à la sécurité publique et l'appartenance à une bande criminelle organisée", a précisé la police espagnole dans son communiqué.
Ce réseau "exportait régulièrement du cannabis en Espagne et avait un important arsenal d'armes de guerre", a-t-elle ajouté.
Jean-Anthony Blas est "au plus haut dans la direction du réseau de Campagne-Levêque", situé dans le nord de la deuxième ville de France, une "des plus grosses cités de Marseille, où le trafic de stupéfiants est le plus juteux", a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Cette nouvelle arrestation porte à 19 le nombre de membres importants du narcobanditisme marseillais arrêtés depuis février 2021 en France ou à l'étranger, a précisé la même source.
Jean-Anthony Blas doit être remis à la justice française dans un délai de 40 jours.
D'importants réseaux de trafiquants de drogue sont basés à Marseille, ville portuaire de 870.000 habitants, également parmi les plus pauvres de France. La guerre pour le contrôle des points de vente de drogue a causé la mort de 49 personnes à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône en 2023, un niveau historiquement élevé. Parmi les personnes tuées, figurent des victimes collatérales, dont une étudiante en droit, Socayna, totalement étrangère au trafic de drogue, fauchée chez elle par une balle perdue
La Croix