Du jour au lendemain, une Australienne réveille avec un accent étranger
C’est un syndrome bien étrange qu'elle a développé après une opération : en se réveillant le lendemain matin, la jeune femme avait pris un tout autre accent que le sien.
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L’an dernier, une Australienne s’est réveillée avec un accent semblant irlandais. Après une chirurgie des amygdales, elle a été touchée par le syndrome de l’accent étranger, un trouble cérébral extrêmement rare mais connu depuis longtemps.
Née à Taïwan mais établie en Australie depuis ses 8 ans, Angie Yen vient de raconter à 7News comment elle a découvert cet étonnant trouble et comment elle vit avec.
Cette dentiste de 29 ans de Brisbane qui n’avait jamais eu de problème d’élocution a découvert son nouvel «accent» en chantant sous la douche, peu après l’opération. «J’étais paniquée. J’avais l’impression de me réveiller dans le corps de quelqu’un, mais c’était mon visage que je voyais dans le miroir», raconte-t-elle. Et de préciser qu’elle n’a jamais mis un pied en Irlande.
Outre l’accent, la jeune femme bégayait également parfois ou sautait des syllabes.
Autre difficulté, ce syndrome est si peu connu que des médecins ne l’ont pas prise au sérieux. Elle a même subi des moqueries. Et certains se disaient convaincus qu’elle le faisait exprès pour attirer l’attention.
Amélioration avec le temps
Au début, Angie Yen a beaucoup dû se documenter par elle-même. Elle a alors découvert que son syndrome est surtout engendré par des AVC ou une blessure à la tête. Outre ses difficultés à s’exprimer, elle avait alors peur d’avoir un AVC même si elle était en pleine forme.
Avec le temps, son élocution s’est améliorée, même si elle précise que son accent australien n’est pas complètement revenu. Elle dit avoir toujours un léger accent semblant irlandais. «Il devient plus marqué lorsque je suis stressée ou fatiguée», raconte-t-elle. Et elle bute encore parfois sur certains mots.
«Le défi à long terme est d’accepter mon nouvel accent, ma nouvelle voix et ma nouvelle identité», dit-elle.
En un an, la jeune femme a aussi noué contact avec d’autres personnes souffrant du même syndrome. Ce qui lui a fait beaucoup de bien, explique-t-elle, car son trouble «isole».
Elle a témoigné, dit-elle, dans l’espoir que tous ceux qui se réveilleraient un jour avec un «drôle d’accent» soient pris au sérieux lorsqu’ils chercheront de l’aide.
Interrogés par 7News, des spécialistes ont expliqué que la jeune femme n’a en fait pas vraiment un accent irlandais, mais que son élocution est endommagée. Certains sons sont mal prononcés mais avec beaucoup de variabilité dans les résultats. Pour certains mots son accent semble donc parfois irlandais, mais parfois non.