Plus de 70 villes chinoises ont été confinées totalement ou partiellement depuis deux semaines, bouleversant la vie de plusieurs centaines de millions de personnes, alors que les autorités chinoises persistent dans leur politique radicale du zéro-Covid. Depuis le 20 août, pas moins de 74 villes, abritant une population combinée de 313 millions d'habitants, ont imposé des mesures de confinement couvrant parfois une mégalopole dans son intégralité, selon un décompte effectué par CNN, le 5 septembre. Ces mesures draconiennes interviennent alors que le 20e Congrès du Parti communiste chinois se profile à l'horizon.
Parmi les villes concernées, se trouvent les quinze capitales provinciales ainsi que Tianjin, une municipalité de niveau provincial. De nombreuses restrictions sont toujours en place. Selon le magazine financier chinois Caixin cité par CNN, 33 villes font toujours l'objet de mesures de confinement. Les autorités sanitaires chinoises indiquent que d'autres villes pourraient rejoindre cette liste dans les semaines qui viennent. Des mesures de restrictions radicales, qui perturbent le bon fonctionnement de l’économie du pays, et contrastent fortement avec le retour à la normale que connaît le reste du monde.
Le zéro-Covid, une mesure politique autant que sanitaire ?
Pour justifier ces mesures drastiques, les autorités chinoises insistent sur le fait que la politique du zéro-Covid sauve des vies, citant le taux de vaccination relativement faible des personnes âgées et les faiblesses des systèmes de santé ruraux, comme des obstacles à l'assouplissement des restrictions.
Néanmoins, un certain nombre de spécialistes de la Chine estiment que des facteurs politiques ont joué un rôle prépondérant dans la décision du président, Xi Jinping, de poursuivre une stratégie du zéro-Covid à tout prix. Ce dernier est en effet sur le point d'être reconduit dans ses fonctions de président de la République populaire de Chine pour un nouveau mandat de cinq ans qui sera validé lors du 20e Congrès du Parti. La grande messe, où rien n’est laissé au hasard, doit débuter le 16 octobre prochain.
"Le Parti veut s'assurer qu’aucun contretemps, telle qu'une épidémie qui se répand, ne pourrait menacer la stabilité sociale du pays et ternir la crédibilité personnelle de Xi Jinping", affirme Yanzhong Huang, chercheur en santé pour le compte du Council on Foreign Relations, un think-tank basé aux États-Unis. Ce dernier prévient d'ailleurs qu'il faudra s’attendre à ce que de "nouvelles villes soient confinées dans les mois qui viennent".
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