Au son des tambours et des slogans scandés, les manifestants ont défilé pour une Marea Blanca, ou « Marée blanche », qui a attiré 30 000 participants, selon un porte-parole du gouvernement régional.
Les services de santé de la région de Madrid sont soumis à une énorme pression depuis des années en raison d’un manque de ressources financières et de personnel, ce qui oblige de plus en plus de gens à se tourner vers les urgences des hôpitaux, désormais submergées.
Cette semaine, l’association SEMES des employés des services d’urgence a souligné que, dans la capitale, ces services avaient enregistré une augmentation de « 10 à 20 % » du nombre des patients s’y rendant.
« Un acte criminel »
De son côté, l’ADSP, qui représente également les professionnels de la santé à Madrid, a déploré que 300 personnes attendent dans les couloirs qu’un lit se libère.
Au cours du défilé de dimanche, des dizaines de personnes ont déployé une énorme banderole sur laquelle on pouvait lire : « Non aux coupes et aux privatisations et oui aux soins de santé et aux services publics ».
D’autres ont brandi des pancartes pour réclamer la démission de la dirigeante de droite de la région, Isabel Diaz Ayuso, estimant que « les coupes dans les soins de santé sont un acte criminel ».
« La situation à Madrid est insoutenable en raison des politiques de négligences intentionnelles et de privatisation mises en œuvre par Ayuso et son gouvernement, dont les résultats sont clairement visibles dans l’état actuel des services d’urgence », a jugé l’ADSP cette semaine.
De nombreuses grèves prévues
« Nous ne pouvons pas continuer avec un nombre insuffisant de lits d’hôpitaux, cela s’aggrave chaque année avec la réduction de leur nombre dans les centres (de santé) publics et le détournement de l’argent public vers les centres privés », a ajouté cette organisation.
Pour dénoncer les lacunes du secteur public de la santé en Espagne, des grèves sont prévues ou des menaces d’arrêt du travail ont été proférées dans au moins huit de ses 17 régions.
À Madrid, les médecins généralistes et les pédiatres ont repris jeudi une grève de durée illimitée qui avait commencé le 21 novembre mais avait été suspendue un mois plus tard pour les vacances de Noël. Cela après l’échec, selon leurs représentants, des négociations avec le ministère régional de la Santé.
Mi-novembre, une « marée blanche » de centaines de milliers de manifestants, soignants et usagers, avait déjà déferlé sur Madrid pour dénoncer un système au bord de l’effondrement.
La Voix du Nord