Pollens : la quasi-totalité du pays en risque allergique élevé
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La très grande majorité des départements a été placée en alerte maximale au risque allergique aux pollens de bouleau, à l’exception d’une frange sud du pays. En cause, la hausse des températures, « très favorable » à la prolifération des pollens.
Près de dix jours après une alerte maximale déclenchée sur une grande partie du pays, les voyants virent à nouveau au rouge ce week-end. La quasi-totalité de la France métropolitaine est classée en risque allergique élevé par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), à cause de pollens de bouleau. Une prolifération liée aux températures en hausse, avec le « retour d’un temps estival, chaud et ensoleillé ». Les températures s’envoleront au-dessus des normales de saison cette fin de semaine, après un précédent week-end déjà marqué par des records de chaleur pour un début avril.
Le risque d’allergie est maximal pour les trois quarts du pays, a annoncé l‘association spécialisée dans l’étude des particules biologiques dans l’air sur son site. L’ensemble des départements sont concernés, à l’exception du Finistère et d’un cordon Sud, du Pays basque aux Bouches-du-Rhône, ainsi que les Alpes-Maritimes et la Corse à l’extrême Sud-Est, une vingtaine de départements quant à eux classés jaune, marquant un risque moyen.
L’alerte maximale sur une large partie du territoire vaut pour les pollens de bouleau, « très allergisants et très abondants », note l’organisme dans son bulletin. La saison des pollens de cet arbre, très présent sur le pourtour de forêts mais aussi dans de nombreux espaces verts, avait débuté fin mars, avec des concentrations les plus fortes attendues « lors des belles journées ensoleillées », avait alors expliqué le RNSA.
« Les pollens de bouleau ont un potentiel allergisant fort provoquant chez les allergiques de nombreux symptômes oculaires, nasaux, et respiratoires », avait-il mis en garde, appelant les personnes concernées à limiter leur exposition aux pollens et à suivre un traitement adapté.
Accalmie en vue la semaine prochaine
La saison des pollens de bouleau s’étire en général jusqu’à fin avril. Elle « n’est pas tout à fait terminée, les pollens sont encore bien présents dans l’air » et le risque maximal perdurera « encore ces prochains jours », a insisté Samuel Monnier, ingénieur et responsable communication au sein du RNSA, lors d’un point de situation ce vendredi.
Le spécialiste a notamment évoqué le cas d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, où la concentration actuelle de pollens de bouleau est deux fois plus haute que l’an passé, « en lien avec les conditions météo très favorables début avril, juste au moment de la floraison des bouleaux », qui ont donc « émis des pollens en grande quantité dans l’air ».
Pour les jours à venir, les quantités émises resteront encore « très fortes, surtout dans l’est du pays et le centre », a-t-il précisé. Mais « cela devrait se calmer la semaine prochaine, avec des quantités qui commenceront doucement à diminuer », « avec le retour d’un temps un peu plus frais », tandis que la fin de la saison se profilera pour la floraison des bouleaux.
Les pollens de graminée « montent en puissance »
De multiples autres pollens seront aussi présents dans l’air ce week-end, à savoir ceux « de platane, cyprès, urticacées, frêne, saule, peuplier, charme, chêne, plantain, oseille et graminées », décrit aussi l’association dans son dernier bulletin. Mais le risque d’allergie sera plus mineur, estimé de faible à moyen. Ce sont ces alertes que l’on retrouve principalement sur une frange sud du pays, classée en alerte jaune.
Toutefois, les pollens de graminée en particulier « montent en puissance par le Sud » et leurs quantités « augmentent et sont déjà fortes », a précisé Samuel Monnier. Cette prolifération « démarre très fort, dès la mi-avril », alors que la floraison de la plante est habituellement attendue entre mai et juin, a-t-il ajouté. « Les pollens de pinacées (pin, sapin, épicéa…) pourront jaunir les surfaces extérieures mais ils ne sont pas allergisants », complète aussi le RNSA dans son bulletin.
Les cas d’allergies aux pollens se sont multipliés ces dernières années, en lien avec le changement climatique. La hausse des températures entraîne une pollinisation plus précoce et allonge les saisons polliniques pour certaines espèces, comme le bouleau, explique par exemple le site gouvernemental Notre Environnement. Plus l’exposition à ces pollens progresse, plus les allergies se développent au sein de la population. La hausse de la concentration de gaz à effet de serre dans l’air augmente aussi la production de pollen, tandis que la pollution aggrave les conséquences de ces pollens sur les voies respiratoires, qu’elle fragilise et irrite.