Une vidéo virale scandalisait l’Espagne, faisant réagir jusqu’au Premier ministre. Dedans, des jeunes étudiants d’une résidence universitaire madrilène lancent un torrent d’insultes machistes et sexuelles à la résidence de filles d’en face. « Putes, sortez de vos terriers comme des lapins, vous êtes des putes nymphos, je vous promets que vous allez toutes (vous faire) baiser », peut-on entendre dans la vidéo d’une trentaine de secondes. Les injures sont prononcées très distinctement par une voix masculine, depuis un immeuble à la nuit tombée.
Ce jeune homme crie ensuite « Allez Ahuja » (le nom de la résidence universitaire Elias Ahuja). Dans un mouvement parfaitement synchronisé, des dizaines de stores du bâtiment s’ouvrent alors, dévoilant plusieurs silhouettes à chaque fenêtre qui se mettent à hurler des sons d’animaux.
La vidéo a été filmée depuis la résidence étudiante d’en face, le Colegio Mayor Santa Mónica, occupée par des filles. Devenue virale sur les réseaux sociaux, où elle a provoqué un scandale après sa publication dans la nuit de mercredi à jeudi, cette vidéo a fait réagir jusqu’au Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. « Nous ne pouvons tolérer de tels comportements qui génèrent de la haine et portent atteinte aux femmes. (…) Ça suffit le machisme ! » a-t-il dit sur Twitter.
Expulsion de plusieurs étudiants impliqués
Interrogé sur cette affaire à Prague, où il participe au sommet des dirigeants de l’UE et de leurs homologues du continent, Sanchez a ensuite lancé un « appel à tous les partis politiques et aux médias (…) pour que nous adressions une réponse unitaire (…) de rejet de ces comportements machistes, inexplicables, injustifiés et absolument répugnants ».
« Des cours d’éducation sexuelle, voilà ce dont ont besoin les étudiants de cette résidence », a dit pour sa part la ministre de l’Égalité Irene Montero en dénonçant la « culture du viol et de la terreur sexuelle qui fait des femmes des objets sexuels ».
La direction du Colegio Mayor Elias Ahuja s’est empressée de condamner les « expressions inacceptables proférées par un groupe de résidents » et de présenter ses « excuses publiques à la direction ainsi qu’aux étudiantes de la résidence Santa Mónica », avant d’annoncer l’expulsion de plusieurs étudiants impliqués.
Ouverte en 1969, cette résidence se trouve sur le campus de la prestigieuse Université Complutense de Madrid. Une chambre y coûte environ 1 100 euros par mois. L’ancien numéro un du Parti Populaire (PP), la principale formation de l’opposition de droite, Pablo Casado a été l’un de ses pensionnaires durant ses études.
Le Parisien