Fondation Brigitte Bardot : une vidéo choquante des chevaux maltraités lors de la foire chevaline de Maurs
Une vidéo choquante des chevaux maltraités lors de la foire chevaline de Maurs dans le Cantal a été dévoilée par la fondation Brigitte Bardot.
Le parquet d'Aurillac a ouvert jeudi 8 décembre une enquête préliminaire sur la foire aux chevaux de Maurs (Cantal) à la suite de la diffusion dans les médias d'une vidéo de la Fondation Brigitte Bardot (FBB) tournée le 27 octobre en caméra cachée qui dénonce des «sévices graves» infligés aux animaux.
«Compte tenu des éléments dénoncés par voie de presse, une enquête préliminaire est ouverte d'initiative ce jour et confiée à la brigade de gendarmerie de Maurs», a déclaré à l'AFP le procureur d'Aurillac, Paolo Giambiasi, précisant que le parquet n'avait «pas trace» d'une plainte dans cette affaire.
Chevaux entassés et maltraités
On y voit des chevaux entassés dans des enclos minuscules qui se marchent dessus, se mordent ou s'envoient des ruades. Certains adoptent des comportements anormaux et se mordent eux-mêmes. Des chevaux portant des blessures sanguinolentes sur la croupe, les pattes ou sur le visage, ou présentant un état de maigreur avancé. D'autres se cognent contre les barrières en cherchant à sauter par-dessus pour s'échapper et reçoivent en retour des pluies de coups. Certains, enfin, sont embarqués à grands coups de bâton dans des camions où ils sont tellement tassés les uns contre les autres que les portes peinent à fermer.
«Il n'y a pas de contrôle systématique de tous les animaux»
À la foire de Maurs, les chevaux sont présentés pour être vendus à des producteurs de viande chevaline. Ce n'est pas la première fois que l'événement fait l'objet de dénonciations pour maltraitance animale : l'association les Sans voix d'Eden aurait déjà alerté en 2019 et une pétition avait été signée par plusieurs milliers de personnes en 2013. Sur son site internet, la Fondation Brigitte Bardot rappelle «que la réglementation applicable impose que les animaux exposés soient en bonne santé et en bon état général, correctement parés ou ferrés, et [interdit] la présentation d'équidés malades, blessés ou en état de détresse physiologique».
Roger Condamine, le patron de la foire, affirme de son côté «ne pas avoir vu d'animaux maltraités» lors de la dernière édition et souligne que des vétérinaires et des responsables de la direction des services vétérinaires étaient présents sur place. Dans la vidéo, un vétérinaire affirme qu'«il n'y a pas de contrôle systématique de tous les animaux». La Fondation Brigitte Bardot rappelle qu'une «visite sanitaire d'admission» auprès du vétérinaire est pourtant obligatoire.
«Vous croyez qu'on mange encore du cheval en France ?», aurait demandé Emmanuel Macron en 2018
Loin de se contenter de dénoncer les actes de maltraitance, Brigitte Bardot appelle à l'abolition pure et simple de l'hippophagie, la consommation de viande de cheval. «L'arrêt du trafic de chevaux et de l'hippophagie en France serait une grande satisfaction», confie-t-elle dans les colonnes du Parisien . «Le cheval est la plus noble conquête de l'homme, le compagnon de l'homme depuis toujours, ils nous ont servi pour tout et maintenant pour les remercier, on les mange ?», s'insurge la célèbre militante.
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L'ancienne actrice dévoile par ailleurs un échange avec Emmanuel Macron en 2018 et affirme qu'à cette date, le chef de l'État ignorait qu'on consommait encore de la viande de cheval : «Brigitte, est-ce que vous croyez qu'on mange encore du cheval en France ?», lui aurait demandé le président de la République.