Aiguiller les spectateurs dans le stade, accompagner un sportif au contrôle anti-dopage, ou installer les blocs de départ sur la piste... Vous rêvez d'assister aux Jeux olympiques de Paris en 2024 ? Une occasion s'offre à vous. À compter de ce mercredi 22 mars, les candidats auront six semaines pour tenter leurs chances et devenir bénévoles sur l'événement. Comme pour les billets, il n'y en aura pas pour tout le monde. "Il y aura des déçus", a d'ores et déjà prévenu mardi Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO de Paris. Quelque 45.000 "volontaires", 30.000 pour les JO et 15.000 pour les Jeux paralympiques, vont se déployer, certains dès le printemps 2024 et jusqu'en septembre 2024.
La plateforme pour s'inscrire sera ouverte du 22 mars au 3 mai. Les dernières éditions ont généré entre 120.000 et 160.000 candidatures, rappellent les organisateurs. Pour postuler, il faut être âgé de 18 ans au 1er janvier 2024, parler français et/ou anglais et être disponible au moins dix jours pendant la période, au maximum trois mois consécutifs. Près de 60% des missions sont dédiées à l'accueil (public, médias, etc.) pour des Jeux où sont attendus près de dix millions de spectateurs.
Pas question en revanche de faire des palpations de sécurité. "Ils seront les visages des Jeux avec des missions essentielles", a expliqué Tony Estanguet. "Parité", "diversité", avec la volonté "d'inclure 3.000 personnes en situation de handicap", a-t-il dit depuis le siège du Comité. Un objectif salué par Geneviève Darrieussecq, ministre des personnes handicapées, qualifiant les JO de "magnifique opportunité pour le handicap".
Les "Jeux de toute la France"
À noter que la plateforme sera commune avec la ville de Paris, qui a besoin de son côté de 5.200 volontaires. Une fois enregistrées, les candidatures seront triées en fonction des réponses à un questionnaire et certains candidats seront déjà retenus pour des épreuves tests qui se dérouleront cet été, comme le handball, l'aviron, ou encore la nage en eau libre. Mais la très grande partie des candidats sera choisie d'ici fin 2023.
L'essentiel des épreuves olympiques et paralympiques se dérouleront à Paris et en Île-de-France, à l'exception de la voile (Marseille), du tir (Châteauroux), du basket pour les phases de groupes et du hand pour les finales à Lille, du foot et du surf à Tahiti. Il faudra environ 5.000 volontaires hors Île-de-France, estime Alexandre Morenon-Condé, responsable du programme au Comité d'organisation. Certains seront orientés vers les épreuves qui se déroulent près de chez eux. "Ce sont les Jeux de toute la France", explique celui qui a aussi été bénévole lors des olympiades d'Athènes, en 2004, alors qu'il était étudiant.
Prévoir son logement
Attention toutefois : le Comité d'organisation n'hébergera pas les volontaires donc les candidats devront spécifier sur la plateforme d'inscription s'ils pourront disposer d'un logement et où. Le département de Seine-Saint-Denis, soucieux de ne pas voir les JO échapper à la population, a accompagné plus de 1.900 habitants notamment via des formations pour les aider à postuler. Ces profils ont eu accès à la plate-forme depuis deux semaines.
Pour les missions plus sportives (un peu plus d'un tiers), comme racler le sable de la fosse de saut en longueur ou ramasser les balles, les fédérations sportives vont aussi proposer leurs candidats, qui exceptionnellement peuvent avoir au minimum 16 ans. Des médecins sont également recherchés pour la polyclinique du village olympique.
Tout est défini dans une charte du "volontariat olympique et paralympique", sous l'œil de la vigie sociale, l'ex-numéro un de la CGT Bernard Thibault, qui siège au conseil d'administration du Comité d'organisation. La Cour des comptes a récemment relevé, dans un rapport consacré aux JO en janvier, que cette charte "reste un cadre juridique fragile" et recommandait d'être "particulièrement vigilant sur l'application de ses dispositions et, en particulier, sur les principes d'éligibilité, les catégories de missions et le respect des principes d'exclusion de certaines d'entre elles".
Pour Deborah David, avocate en droit du travail, interrogée par l'AFP, cette charte offre "un mode d'emploi" et "permet de servir de référence", ne voyant la perspective de "contentieux" que dans des "situations très marginales".
Capital