ATP Madrid: après Rafael Nadal, Novak Djokovic déclare lui aussi forfait pour le Masters 1000 de Madrid
"Tous les deux absents de lu0027avant-dernier grand rendez-vous de préparation à Roland-Garros car blessés, Rafael Nadal et Novak Djokovic inquiètent à des degrés divers.
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Vingt-et-un ans que les spectateurs madrilènes n'avaient pas vu cela. Pour la première fois depuis son édition 2002, le tournoi espagnol ne comptera ni Rafael Nadal (5 titres en 2005, 2010, 2013, 2014 et 2017, un record) ni Novak Djokovic (3 sacres en 2011, 2016 et 2019). Un coup dur indéniable pour Feliciano Lopez, le directeur de l'épreuve, qui aurait voulu consacrer les retrouvailles des monstres sacrés qui n'ont plus fait partie du même tableau en compétition depuis l'Open d'Australie en janvier. Et à plus long terme et de façon plus préoccupante, l'horizon des deux champions s'est assombri.
La perspective en faisait saliver plus d'un à la sortie de Melbourne : quelle plus belle histoire à raconter qu'une finale Nadal-Djokovic à Roland-Garros avec en jeu un 23e titre en Grand Chelem pour le vainqueur ? L'hypothèse demeure possible, mais elle a incontestablement pris du plomb dans l'aile ces dernières semaines. D'un côté, le Majorquin n'a plus joué en compétition depuis plus de trois mois à cause d'une blessure musculaire à la hanche (psoas). De l'autre, le Serbe connaît un début de printemps sur terre chaotique (deux éliminations précoces à Monte-Carlo et dans "son" tournoi familial de Banja Luka) avec une alerte physique au coude droit.
PHYSIQUEMENT, PLUS DE QUESTIONS QUE DE RÉPONSES
Alors retrouveront-ils l'intégralité de leurs moyens physiques d'ici le deuxième Majeur de l'année ? Bien malin qui pourrait répondre à cette question à l'heure actuelle. Une chose est certaine : une course contre-la-montre parallèle d'un mois est lancée. Côté espagnol, on souffle le chaud et le froid. Nadal lui-même a publié un message où ses incertitudes semblaient prendre le pas sur ses perspectives de retour avant que… son oncle ne se montre plus optimiste ce mardi à la télévision espagnole. Côté serbe, la situation autour du coude qui avait déjà été opéré en 2018 est tout aussi nébuleuse. Simple précaution ou véritable sujet d'inquiétude ? Seul Djokovic le sait.
On l'aura compris, trop d'éléments manquent pour se faire un avis éclairé, du moins d'un point de vue physique. Car pour ce qui est des conséquences de leurs absences à Madrid pour leurs préparations respectives, il faut raison garder. La dernière fois que Djokovic a fait l'impasse sur Madrid voici deux ans, il avait soulevé la Coupe des Mousquetaires pour la seconde fois de sa carrière quelques semaines plus tard.
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Lors de cette fameuse saison 2021 où il a frôlé le Grand Chelem calendaire, le Serbe n'avait pas été vraiment plus brillant dans sa première partie de printemps sur ocre : il avait juste gagné un match de plus à Belgrade, s'inclinant chez lui en demie face à Aslan Karatsev (contre un quart cette année à Banja Luka). Puis, il avait donc choisi de s'entraîner à nouveau avant de se relancer à Rome où il avait retrouvé confiance en atteignant la finale.
Pourquoi un tel choix à l'époque ? Parce que Djokovic avait ressenti le besoin de régler des choses dans son jeu et de se refaire une caisse physique certes, mais aussi parce qu'il savait que les conditions de jeu à Madrid pouvaient perturber encore un peu plus son adaptation difficile à la terre battue. Perchée à 660 mètres d'altitude, la Caja Magica modifie les sensations à la frappe : les balles traversent plus vite l'air, elles "volent" davantage et sont plus difficiles à maîtriser. Les échanges sont donc moins longs et moins caractéristiques du jeu tactique sur ocre, une aubaine pour les grands serveurs.
Il n'est donc pas interdit de penser que, tout en voulant ménager son coude droit, Djokovic ait décidé de se rapprocher de sa méthode gagnante en 2021. Si le Serbe venait en revanche à déclarer aussi forfait à Rome dans une dizaine de jours, l'alerte serait alors rouge écarlate. De son propre aveu, la terre battue constitue le défi le plus complexe à relever en termes de transition. Arriver à Roland-Garros avec quatre matches seulement sur la surface serait périlleux, même si la première semaine pourrait lui permettre de se régler.
ALCARAZ ATTIRE LA LUMIÈRE MAIS LE GRAND CHELEM EST LEUR DOMAINE
L'adaptation à l'ocre n'est au contraire pas le problème principal de Nadal. De ce point de vue, manquer le rendez-vous madrilène n'est pas un drame, loin s'en faut. Un crève-cœur tout au plus, car il ne jouera pas devant ses compatriotes et aficionados. Le Majorquin n'a plus gagné dans la Caja Magica depuis six ans (2017), ce qui ne l'a pas empêché d'être encore couronné à Roland-Garros en 2018, 2019, 2020 et 2022. L'an passé d'ailleurs, il comptait seulement cinq matches (quart à Madrid et huitième à Rome) sur terre avant de débarquer Porte d'Auteuil en claudiquant. On connaît la suite.