Milan-Sanremo : un sprint sur la Via Roma ? "Tout dépendra de deux hommes... Pogacar et van der Poel"
Depuis la victoire d'Arnaud Démare en 2016, Milan-Sanremo a souri aux attaquants et les "traditionnels" sprints massifs des nineties et du début des années 2000 ont disparu de la circulation et de la Via Roma.
Table of Contents (Show / Hide)
![Milan-Sanremo : un sprint sur la Via Roma ? "Tout dépendra de deux hommes... Pogacar et van der Poel"](https://cdn.gtn24.com/files/france/posts/2024-03/thumbs/xmzdsu6qwjhsfeq2np6ro2awzq.webp)
Après un hiver dans les labours, où il s’est imposé à 13 reprises sur 14 cyclo-cross effectués, dont un nouveau maillot arc-en-ciel, Mathieu Van der Poel démarre sa saison route directement avec une classique de prestige.
Également champion du monde en titre sur route, le néerlandais vise une nouvelle victoire sur Milan-San Remo, la plus imprévisible et indéchiffrable des classiques, le premier Monument cycliste de l’année.
Un duel avec Tadej Pogacar ?
Au départ de cette 115e édition à Pavia, au sud de Milan, plusieurs hommes forts comme le Danois Mads Pedersen, l'Italien Filippo Ganna, deuxième l'an dernier, ou le Français Christophe Laporte affichent une belle tête de vainqueur potentiel. Les purs sprinteurs, qui n'ont plus gagné sur la Via Roma depuis Arnaud Démare en 2016, n'ont pas totalement abdiqué non plus et en cas d'arrivée massive le Belge Jasper Philipsen sera un candidat brûlant pour la première place.
Mais c’est un duel avec Tadej Pogacar qui semble le plus probable. Le Slovène et le Néerlandais ont la puissance nécessaire pour dynamiter la course dans le Poggio, une des collines se situant sur la commune de San Remo, tremplin vers la gloire, long de quatre kilomètres. En 2023, Mathieu Van der Poel avait fait la différence dans le Poggio, placé à 5,5 km du but. Il avait devancé Filippo Ganna, Wout Van Aert et Tadej Pogacar sur la ligne.
Les deux meilleurs coureurs de classiques du monde sont aussi en concurrence désormais pour les livres d'histoire, engagés dans un duel qui donne du relief aux courses d'un jour. Ils sont les deux seuls coureurs en activité à avoir gagné plus de deux Monuments, cinq pour le Slovène (Liège-Bastogne-Liège, Tour des Flandres, trois fois le Tour de Lombardie) et quatre pour le Néerlandais (Milan-Sanremo, Paris-Roubaix, deux fois le Tour des Flandres).
Un premier doublé via Roma depuis en 2001
Mathieu Van der Poel voudra certainement fournir dans le Poggio l'effort maximal pour prendre quelques secondes au sommet et conforter son avance dans la descente vers San Remo. « Je m'attends à une course similaire. Ce n'est pas une course très tactique. Tout se joue généralement dans le Poggio où ce sont les jambes qui parlent », dit-il.
Contrairement à l'année dernière, où il s'était échauffé en Italie aux Strade Bianche et sur Tirreno-Adriatico, le petit-fils de Raymond Poulidor arrive sans repère sur la route. Mais après une longue préparation en Espagne, il est évidemment en lice pour un premier doublé via Roma depuis l'Allemand Erik Zabel en 2001, et peut revenir à hauteur de Pogacar en gagnant un cinquième Monument.
Coureur ultra-complet, si Pogacar l'emporte en Italie, il ne lui resterait plus qu'à gagner Paris-Roubaix, où il n'a encore jamais posé ses roues, pour devenir le quatrième coureur de l'histoire, le premier non-Belge, à gagner les cinq Monuments, à savoir Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Cette rivalité entre Van der Poel et Pogacar donne à ce Milan-San Remo une saveur particulière.