La Nasa et le Pentagone vont développer une fusée à propulsion nucléaire pour aller sur Mars
La NASA a annoncé mardi un partenariat avec le Pentagone pour développer une fusée propulsée à l'énergie nucléaire et destinée à envoyer l'Homme sur Mars.
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Objectif Mars. Alors que les agences spatiales ont les yeux tournés vers la Lune avec l’objectif d’y installer plusieurs bases, la NASA travaille en parallèle sur la conquête de la planète rouge. Un défi technique immense qui passera paradoxalement par la science de l’atome. Ainsi, l’agence américaine vient de conclure un partenariat avec le Pentagone pour développer la toute première fusée à propulsion nucléaire.
En plongeant dans les archives, on retrouve un premier projet similaire qui a été avorté en raison de coupes budgétaires et du contexte tendu de la guerre froide. Bill Nelson, le patron de la NASA, se veut confiant. Il espère « développer et tester une technologie avancée de propulsion nucléaire thermique dès 2027 » qui permettra aux astronautes de « voyager vers et depuis l'espace profond plus rapidement que jamais ».
Des fusées martiennes aux performances décuplées
Les performances de vol seront la clé des futures expéditions vers Mars, pour parcourir les 225 millions de kilomètres qui nous sépare d’elle. Avec la propulsion nucléaire, les engins spatiaux peuvent espérer voyager 3 à 4 fois plus vite qu’avec les moteurs à combustions traditionnels pour battre des records de vitesse maximale. Avec les technologies actuelles, il faudrait environ 9 mois pour se rendre sur notre voisine. Un moteur nucléaire réduirait ce délai à seulement 45 jours.
Des résultats qui s'expliquent par deux phénomènes. D’une part, un mode de propulsion thermique, à base de gaz chauffé à des températures extrêmes grâce à la fission nucléaire. D’autre part, la création d’un champ électromagnétique qui accélère considérablement la poussée. Pour Stefanie Tompkins, directrice de la Darpa (la branche spatiale du Pentagone), cette nouvelle génération de lanceurs sera « cruciale pour transporter de manière plus rapide et efficace du matériel sur la Lune et, par la suite, des personnes sur Mars ».
Un sérieux atout dans la course à la planète rouge
Avec ce nouveau projet, la Nasa confirme son intérêt pour Mars et surtout son avance dans les programmes d’expéditions humaines. Le patron de Tesla, Elon Musk, a lui aussi la planète rouge dans le viseur mais ses projets à court terme se concentrent sur le tourisme spatial et la mise en service de son nouveau lanceur gigantesque Starship. La Chine, elle, espère encore envoyer des échantillons martiens avec la mission Tianwen-3 qui ne décollera pas avant 2031. Enfin, l’agence spatiale européenne cale complètement. Son programme Exomars est mis en pause jusqu’à nouvel ordre. La guerre en Ukraine a paralysé les relations entre Roscosmos et l’ESA à l’origine de ce projet spatial commun. Sans parler du lancement retardé d’Ariane 6 annoncé il y a deux ans et toujours pas à l’ordre du jour.
Quoi qu’il en soit, les hommes eux se tiennent prêts. Une douzaine de programmes d'entraînement ont eu lieu, ou sont en cours, pour se préparer à la vie sur Mars. Les effets de la gravité, les températures glaciales de la nuit, la force des vents, la conception des combinaisons sont autant d’éléments à prendre en compte pour espérer fouler le sol martien.