La méga-fusée a été lancée un peu avant 14h30, heure de Paris. La séparation entre les deux étages de Starship a été réalisée. Les deux étages ont été perdus, mais des progrès ont été faits depuis les tentatives précédentes.
MISE A JOUR. Le décollage a eu lieu à l'heure annoncée. La séparation en vol entre les deux étages - Super Heavy en bas, et Starship en haut (c'est le nom à la fois de l'entière fusée et de son second étage) - a été bien réalisée. Le booster a ensuite commencé son retour vers golfe du Mexique où il devait réatterrir. Mais Super Heavy est revenu trop rapidement et a explosé en touchant la surface. De son côté, et à un peu plus de 230 kilomètres d'altitude, Starship continuait vers 15h son vol en direction de l'océan Indien. Le second étage de la fusée a ensuite amorcé son retour vers le sol. Vers 70 km d'altitude, Boca Chica a perdu le signal de Starship et confirmait un peu plus tard la perte de l'engin.
Les deux premières tentatives ont fini en explosion. La troisième... devrait faire de même. Mais l'enjeu pour SpaceX est de se rapprocher de l'orbite terrestre. Le lancement de Starship, la plus grosse fusée jamais construite, doit avoir lieu ce jeudi 14 mars 2024, un peu avant 14h30, heure de Paris. La Federal Aviation Administration (FAA) a donné mercredi son feu vert pour ce vol d'essai.
La destruction du pas de tir à Boca Chica
SpaceX espère qu'il sera possible d'effectuer une rentrée contrôlée de Starship dans l'atmosphère, avec une zone d'amerrissage prévue dans l'océan Indien et non dans l'océan Pacifique, comme lors des deux premiers essais.
Malgré la destruction des lanceurs, les deux premières tentatives de décollage de la méga-fusée ont permis de corriger différents aspects du dispositif. Ainsi le premier test du 22 avril 2023 s'est traduit par la destruction totale du pas de tir à Boca Chica, Texas. Il a fallu le reconstuire, et SpaceX a décidé de l'équiper d'un système de déluge : des jets d'eau de refroidissement.
Mars, la planète B, pense Elon Musk
Le récit bâti par Elon Musk autour de Starship tient en deux mots : coloniser Mars. Le projet est depuis longtemps considéré comme une aberration par les planétologues, la planète voisine de la nôtre n'étant absolument pas propice à l'établissement d'une vie humaine. Hier, à Paris, l'ancien président américain Barack Obama a également souligné que cette idée était dangereuse dans la mesure où elle détourne de l'objectif numéro un : protéger la Terre. Elon Musk prend effectivement le contre-pied de la formule devenue leitmotiv quant à la lutte contre le réchauffement climatique : il n'y a pas de plan B parce qu'il n'y a pas de planète B. Pour le patron de Tesla, la planète B, c'est Mars.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Musk a reconnu que Starship devrait effectuer des centaines de missions sans équipage avant d'éventuellement transporter ses premiers humains. Et plusieurs autres étapes de développement supervisées par la Nasa dans le cadre du programme Artemis sont nécessaires avant que le vaisseau puisse envisager un alunissage avec des astronautes américains.
Sciences et Avenir