Il y a quelques semaines, le nord-est de l'Inde et le Bangladesh ont subi des inondations historiques, causant la mort de 100 personnes et privant de nourriture et d'eau potable 9,5 millions de personnes. Mais selon une étude publiée dans Nature, ces 9,5 millions de personnes sont une petite fraction du nombre total d'individus risquant de subir une crue majeure. Selon les auteurs de l'étude, ce sont au total 1,8 milliard de personnes, soit près d'un quart de la population mondiale, qui sont exposées au risque d'inondations extrêmes. Rappelons que la population mondiale s'élève désormais à 7,9 milliards de personnes. Sur ces 1,8 milliard, 1,24 milliard de personnes vivent dans le sud et l'est de l'Asie, en particulier en Chine et en Inde, suivies de l'Afrique. Les régions pauvres du monde représentent 89 % des zones à risque. Cent quatre-vingt-huit pays présentent un risque d'inondations extrêmes sur leur territoire.
L'Europe et les États-Unis sont aussi des zones à risque
Pour obtenir ces chiffres, les scientifiques ont pris en compte les trois types d'inondations : fluviale, pluviale, et littorale. Les inondations fluviales affectent les pays situés à basse altitude. Les inondations pluviales, telles que les inondations éclair, concernent les régions montagneuses avec un mauvais système de drainage. Les inondations littorales concernant les zones situées le long des côtes maritimes.
Cependant, quasiment tous les pays du monde sont concernés par le risque à un degré divers : 12,5 % de la population des États-Unis vit dans une zone de risque très élevé d'inondations, en particulier la Floride et la Louisiane. L'Europe n'est pas épargnée : l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Espagne, et la France sont également des zones à risque. Dans notre pays, entre 23 et 98 % de la population du sud-est est exposée au risque d'inondations extrêmes. Plus globalement, 16 à 23 % des habitants de la façade est de la France sont considérés comme vivant dans une zone à risque.
Le manque de préparation conduit à davantage de réfugiés climatiques
Le but de l'étude est de mettre en lumière les zones les plus à risque, mais aussi de pointer du doigt les moyens financiers disponibles pour y faire face dans chacun de ces pays. Les inondations extrêmes n'ont pas les mêmes conséquences dans les régions pauvres et les régions riches. L'exemple des Pays-Bas est frappant, l'un des pays du monde avec le plus fort risque d'inondations : presque 60 % de sa population risque de faire face à une inondation majeure, mais les Néerlandais ont le meilleur réseau au monde de protection aux inondations. Un constat qui n'est évidemment pas le même en ce qui concerne les autres pays concernés par un risque aussi élevé, comme le Vietnam. L'étude montre l'intérêt pour les gouvernements d'investir dans des solutions durables de protection, comme la conservation et la restauration des zones humides qui agissent comme des éponges absorbant les trop-pleins d'eau. Comme le rappellent les auteurs, les inondations majeures qui surviennent à l'autre bout de la Planète ont des répercussions sur les autres pays, comme le nôtre : plusieurs dizaines de millions de personnes se déplacent chaque année en raison des catastrophes issues des inondations.
Futura-Sciences