Imran Khan devra se soumettre aux tribunaux, rapporte Pakistan Today. L’ex-Premier ministre et ancien joueur de cricket pakistanais fait l’objet d’une action en justice lancée en vertu des lois antiterroristes.
Selon le titre anglophone, “la mesure fait suite à un discours prononcé samedi à Islamabad, dans lequel M. Khan a menacé de porter plainte contre une magistrate et le chef de la police d’Islamabad, avant d’accuser la police d’avoir torturé et abusé sexuellement Shahbaz Gill, son directeur de cabinet”. Ses propos auraient “suscité l’extrémisme”, d’après le ministre de l’intérieur Rana Sanaullah.
“Au Pakistan, il n’est pas rare que les lois antiterroristes soient utilisées à l’encontre de dirigeants politiques”, précise le journal basé aux États-Unis. Mais l’affaire Imran Khan a déclenché la colère de ses partisans. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le domicile du chef du Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI) pour manifester leur soutien.
Une pétition dénonçant le caractère “politique” des accusations visant l’ancien homme d’État a également été publiée. “Elle affirme que Khan est ‘la cible de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) au pouvoir, en raison de ses positions critiques et de ses déclarations fortes et directes contre la corruption et les politiciens corrompus’”.
Critiques féroces du gouvernement
L’affaire s’inscrit dans un contexte de tensions politiques croissantes entre le gouvernement pakistanais et Imran Khan, note quant à elle la BBC. Depuis le vote de défiance qui a conduit à son départ du pouvoir, en avril dernier, “l’ancien dirigeant demande de nouvelles élections et parcourt le pays pour prononcer une série de discours [nationalistes et anticorruption] critiquant férocement le gouvernement et l’armée”.
S’il a perdu la majorité au Parlement, la popularité d’Imran Khan reste importante au Pakistan, où son parti a remporté des élections locales dans la province du Pendjab, en juillet 2022. Après l’arrivée de son successeur du PML-N, Shahbaz Sharif, au poste de Premier ministre, de grandes manifestations en sa faveur avaient eu lieu dans le pays. Les membres de son parti ont déjà fait savoir que l’arrestation de l’ancien Premier ministre constituerait pour eux “une ligne rouge”.
Courrier International