Des partis nationalistes, en Pologne et en Italie, ont communiqué leur soutien à Viktor Orban, après la proposition de la Commission européenne de suspendre des financements à la Hongrie.
Après la menace de la Commission européenne de suspendre 7,5 milliards d’euros de financements européens à la Hongrie, en raison de risques de corruption, plusieurs figures politiques nationalistes, aussi mises en cause pour non-respect de l’état de droit, se sont insurgées. Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré, dimanche 18 septembre 2022 : « La Pologne va s’opposer de toute force à toute démarche des institutions européennes visant à priver de fonds un pays membre, en l’occurrence la Hongrie, de manière absolument non autorisée ».
Du côté de l’Italie, la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni, donnée favorite aux législatives du 25 septembre, a elle aussi critiqué la proposition de Bruxelles. « Les vrais anti-européens sont ceux qui, alors que nous sommes attaqués et que l’UE devrait être plus forte que jamais, disent qu’il faut une Europe de première division et une autre de seconde division, et qui font tout pour jeter la Hongrie dans les bras de Poutine », a-t-elle déclaré lundi, au journal ultra-conservateur Il Giornale.
« Une Europe différente »
Le parti de Georgia Meloni, Fratelli d’Italia, qui entretient des liens étroits avec Viktor Orban, fait campagne sur un programme nationaliste demandant notamment « une Europe différente », avec plus de pouvoirs pour les Etats-membres. Elle appelle à « rapprocher les nations européennes au lieu de les éloigner et de les diviser en utilisant la question de l’État de droit comme arme idéologique pour frapper ceux qui ne sont pas considérés comme dans la ligne ».
Un délai pour mener des réformes
La Commission européenne a pointé des « irrégularités » et « carences » dans les procédures hongroises de passation des marchés publics, la proportion « anormalement » élevée de candidatures uniques pour ces contrats, le manque de contrôle des conflits d’intérêts et de poursuites judiciaires en cas de soupçons de fraude. L’institution a accordé quelques semaines à Budapest pour mener des réformes.
Sud Ouest