« Si tu veux la paix, prépare la guerre». C’est avec ce proverbe que le président bélarusse a signé l’engagement de son pays dans la guerre en Ukraine aux côtés de son allié russe. En réunion avec des responsables bélarusses de la sécurité ce lundi, Alexandre Loukachenko a accusé l’Ukraine de préparer une attaque contre son pays, assurant que Kyiv préparait «un pont de Crimée numéro 2». Et annonce donc déployer des troupes au côté de son allié russe, engagé en Ukraine.
Selon Loukachenko, cette décision remonte à la semaine dernière mais pour l’heure, les détails de cette mobilisation restent inconnus : le président bélarusse n’a précisé ni le nombre d’hommes mobilisés ni leur localisation. Il a justifié sa décision en expliquant qu’il ne devait « pas y avoir de guerre sur le territoire du Bélarus». D’ailleurs, il a transmis un message limpide au président ukrainien Volodymyr Zelensky, prié de ne pas toucher de «ses sales pattes ne serait-ce qu’un mètre du territoire» de son pays.
Après avoir annoncé le déploiement de troupes, Alexandre Loukachenko a également pointé du doigt la Pologne, la Lituanie et l’Ukraine, qu’il soupçonne de préparer des attaques contre son pays. Lors d’une réunion avec des responsables militaires, il a assuré que «l’entraînement en Pologne, en Lituanie et en Ukraine de combattants comprenant des radicaux bélarusses, pour mener des sabotages, des actes terroristes et un soulèvement militaire dans le pays, devient une menace directe». Il a par ailleurs accusé l’Union Européenne et les Etats-Unis de chercher à «aggraver la situation».
Jusqu’à présent, le Bélarus prêtait son territoire à l’armée russe pour qu’elle puisse mener offensive en Ukraine mais l’armée ne participait pas aux combats sur le territoire ukrainien. Cette annonce survient deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée, qui relie cette région annexée en 2014 à la Russie. L’attaque, spectaculaire, n’a pas été officiellement revendiquée. Vladimir Poutine l’a qualifiée d’«acte terroriste», accusant les services secrets ukrainiens d’en être les auteurs.
Libération