En décidant d’envahir l’Ukraine il y a bientôt un an, la Russie a déclaré une guerre qui l’a progressivement isolée sur la scène internationale. Si ses agissements ont été condamnés par de nombreux pays, notamment les Etats-Unis, le Kremlin a reçu le soutien financier et diplomatique de la Chine depuis le début de la guerre.
Allié de la Russie, Pékin n’a jamais appuyé ni critiqué publiquement la campagne militaire russe en Ukraine, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales. Toutefois, le pays a aussi appelé au respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, alors que Moscou revendique l’annexion de cinq régions ukrainiennes.
UN "PLAN DE PAIX" PRÉSENTÉ PAR PÉKIN
A l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, qui s’est déroulé le 24 février 2022, la Chine a publié sa proposition de "solution politique" ce mercredi 22 février. Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a été reçu au Kremlin après s’être entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Pékin a promis de rendre publique son "plan de paix" dans les prochains jours, tout en exprimant sa volonté de "renforcer le partenariat stratégique (…) et la coopération tous azimuts" avec la Russie.
"Les partenaires chinois nous ont fait part de leurs réflexions sur les causes profondes de la crise ukrainienne, ainsi que sur leurs approches pour son règlement politique", a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
Les relations étroites entre la Chine et la Russie inquiètent notamment les Etats-Unis et l’Otan, qui estiment que les Chinois se préparaient à fournir à la Russie des armes pour poursuivre ses opérations militaires en Ukraine. L’information a été démentie par Pékin, qui assure vouloir "encourager la paix".
UNE POSITION QUI PEUT "REBATTRE LES CARTES" DU CONFLIT
La position de la Chine est scrutée de près, sa position dans la guerre en Ukraine "rebattrait les cartes" du conflit. "Si elle s’implique, tout avantage que l’Ukraine avait grâce à la capacité industrielle de l’occident disparait instantanément", a expliqué Mick Ryan, ancien stratège et général de l’armée australienne, à l’AFP.
En décidant d’exporter ses armes, Pékin risquerait de s’exposer à des sanctions occidentales et de ternir ses relations avec les Etats-Unis et avec l’Europe. Dans cette guerre, deux issues sont possibles dont les scénarios peuvent à la fois servir et menacer l’avenir du pays.
Dans le cas où Vladimir Poutine perdrait face à l’Ukraine, Pékin se retrouverait isolé de "la seule grande puissance" qui la soutient, analyse Alexey Muraviev, professeur d’études stratégiques et de sécurité à l’université Curtin, en Australie, dans les colonnes de Ouest-France. Une victoire russe permettrait à l’inverse de nourrir le discours de Xi Jinping qui prétend que l’Occident perd de sa puissance.
RMC