Le bilan d'Emmanuel Macron, un an après sa réélection
Voici le bilan d'Emmanuel Macron, un an après sa réélection, concernant la réforme des retraites, l’inflation et l’immigration.
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Comme une nouvelle feuille de route. Quelques jours seulement après la promulgation du projet de loi lié à la réforme des retraites, Emmanuel Macron dresse une sorte de bilan, dans une période pour le moins tumultueuse. Malgré le brouhaha des casseroles. Malgré les interpellations répétées lors de chaque déplacement des membres de l'exécutif. Un an après sa réélection, le chef de l'État a livré ses vérités dans une interview accordée au Parisien. Le chef de l'État n'élude aucune question.
La réforme des retraites : "J'aurais dû me mouiller plus"
Très en retrait depuis le début de l'année pendant qu'Elisabeth Borne et son gouvernement défendaient la retraite à 64 ans, le président reconnaît qu'il aurait dû se "mouiller" davantage sur la réforme phare de son second quinquennat. "Peut-être que l'erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même", dit-il.
Il affirme toutefois, sans s'étendre outre mesure, que sa Première ministre Elisabeth Borne a sa "confiance" car "elle fait bien son travail dans un moment difficile". Et il semble décidé à passer d'un extrême à l'autre en termes de présence médiatique. "Je dois me réengager dans le débat public parce qu'il y a des choses qui ne sont pas claires. Donc je le fais partout", lance Emmanuel Macron, qui s'est donné cent jours pour relancer un mandat dans l'impasse et a commencé à retourner se frotter aux Français et à leur mécontentement sur le terrain.
Inflation : des jours encore compliqués
Aux Français, il prédit encore des moments difficiles sur le front de l'inflation, sans annoncer de nouvelle mesure immédiate pour y faire face."Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu'à la fin de l'été", a averti le président, alors que sur un an, les prix de l'alimentation ont continué d'accélérer, grimpant de 15,9% en mars (après 14,8% en février). Face à ces envolées, le chef de l'Etat a plaidé pour que "le travail paye mieux", renvoyant la balle aux "employeurs" et au "dialogue social". "Le Smic continue d'augmenter, les autres salaires doivent suivre, et cela fait partie des sujets que l'on a mis à la négociation", a ajouté le président.
L'inflation a atteint en mars 5,7% sur un an en France, tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires, avait précisé mi-avril l'Institut national de la statistique. Selon lui, "la clé, c'est que le travail paye mieux", mais cela dépendra "des employeurs et du dialogue social". En attendant qu'Elisabeth Borne précise mercredi la feuille de route du gouvernement, toujours privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron se montre prudent sur ses chantiers.
Immigration : un seul et même texte
Emmanuel Macron a finalement souhaité dimanche dans le Parisien que la future loi sur l'immigration soit présentée "en un seul texte", qui permet un "équilibre", après avoir annoncé il y a un mois le découpage de son projet. "Je veux une loi efficace et juste, en un seul texte tenant cet équilibre", a déclaré le chef de l'Etat. Dans une allocution le 22 mars, il avait pourtant indiqué vouloir saucissonner le projet en "plusieurs textes" pour n'en garder que les aspects les plus consensuels, faute de majorité absolue à l'Assemblée. Mais la manœuvre avait suscité également de l'hostilité à droite comme à gauche, le ministre de l'Intérieur plaidant lui-même la semaine dernière pour "un projet de loi fort" : "je souhaite que ce soit le texte que j'ai proposé" et non pas de nouveaux textes, avait-il déclaré.
"Le 'en même temps' n'est pas une ambiguïté. Quand vous êtes sur ce chemin de crête, vous êtes attaqué en stéréo, ceux qui disent il est trop mou et ceux qui clament il est affreux", a par ailleurs ironisé Emmanuel Macron, en déplorant un débat "souvent caricatural" autour de l'immigration.
La lutte contre l'extrême droite et le "déni du réel"
Emmanuel Macron a que "Marine Le Pen arrivera (au pouvoir) si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou du déni du réel". Le chef de l'Etat, qui assure ne pas avoir "de leçons à recevoir" à ce sujet car lui l'a "battue deux fois", avance qu'on "ne gagnera jamais" contre le RN "au jeu du plus populiste et démagogue", mais grâce aux "chantiers de la réindustrialisation, de l'écologie, de l'ordre et du combat pour nos services publics".
S'imagine-t-il être raccompagné par Marine Le Pen sur le perron de l'Elysée en 2027, lui demande une lectrice. "Il y a beaucoup de gens qui font cette politique-fiction et qui lui font bien la courte-échelle", déplore le président de la République, en rappelant néanmoins que quatre ans avant 2017, "personne ne s'imaginait une seule seconde" de le voir arriver. "Si on lâche en disant 'il n'y a pas de problème', qui gagne ? Qui est le meilleur au jeu du 'ça ne coûte rien', 'je vais tout vous promettre et dormez bonnes gens' ? Le Front national, que je continue à appeler comme tel car on ne gagnera jamais contre lui au jeu du plus populiste et démagogue", met-il en garde.