Niger : des milliers de partisans du régime militaire rassemblés près de la base française à Niamey
Les manifestants se sont rassemblés près de la base militaire française à Niamey, brandissant des drapeaux russes et nigériens et scandant des slogans hostiles à la France et à la Cédéao.
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Une manifestation près de la base française à Niamey, l’eau potable coupée pour le président Bazoum, Paris appelle au retour à «l'ordre constitutionnel»... Le Figaro fait le point ce vendredi 11 août sur les dernières informations sur le coup d’État au Niger.
Des milliers de partisans du régime militaire rassemblés près de la base française à Niamey
Des milliers de partisans du régime militaire issu d'un coup d'État au Niger, se sont rassemblés vendredi dans le calme près de la base militaire française à Niamey, en scandant des slogans hostiles à la France, ont constaté des journalistes de l'AFP. «À bas la France, à bas la Cédéao», scandaient les manifestants lors de ce rassemblement qui se tient au lendemain d'un sommet de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ayant donné son feu vert à une possible intervention militaire pour rétablir le président renversé le 26 juillet, Mohamed Bazoum.
Ils ont également brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir, en particulier leur chef, le général Abdourahamane Tiani. «Nous allons faire partir les Français! La Cédéao n'est pas indépendante, c'est une manipulation de la France, il y a une influence extérieure», a déclaré Aziz Rabeh Ali, membre d'un syndicat étudiant soutenant le régime militaire.
Washington regrette le refus de libérer la famille du président renversé
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit «consterné» vendredi par le refus des dirigeants militaires au Niger de libérer, en «signe de bonne volonté», la famille du président renversé Mohamed Bazoum. Les craintes grandissent concernant la santé et les conditions de détention du président Bazoum, ainsi que de sa femme et de son fils de 20 ans, depuis le coup d'Etat du 26 juillet.
La réunion de la Cedeao reportée
La réunion des chefs d'état-major de la Cedeao prévue samedi a été repoussée sine die. Cette réunion, qui devait initialement se tenir samedi à Accra, a été reportée pour «des raisons techniques», selon des sources militaires régionales, et aucune date n'a été dévoilée. Elle devait avoir lieu afin de faire part aux dirigeants de l'organisation «des meilleures options» quant à leur décision d'activer et de déployer sa «force en attente».
Électricité et eau potable coupées pour le président Bazoum
«J'ai reçu des informations dignes de confiance selon lesquelles ses conditions de détention s'apparenteraient à un traitement dégradant et inhumain, en violation des lois internationales», a ajouté Volker Türk. «L'électricité aurait été coupée, de même que l'accès à l'eau potable et aux médicaments», a-t-il souligné. «Ceux qui sont responsables de la détention du président doivent s'assurer que ses droits et ceux des autres personnes retenues avec lui sont respectés», a-t-il conclu.
Plus de deux semaines après le coup d'État qui l'a renversé le 26 juillet, les craintes grandissaient quant aux conditions de détention et au sort réservé au président Mohamed Bazoum, prisonnier avec sa famille depuis. L'Union européenne a exprimé sa «profonde inquiétude» face à «la détérioration des conditions de détention» de Bazoum. Et la perspective d'une intervention militaire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) fait craindre pour sa sécurité: selon un de ses proches, les putschistes ont brandi «la menace» de s'en prendre à lui si une telle opération était lancée.
L'Union africaine soutient la Cédéao
L'Union africaine a déclaré ce vendredi qu'elle soutenait les décisions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) concernant le Niger et a appelé la communauté internationale à sauver la vie du président Mohamed Bazoum, dont les conditions de détention se détériorent.
Paris soutient «l'ensemble des conclusions adoptées à l'occasion du sommet extraordinaire» de la Cédéao à Abuja, y compris la décision d'activer le déploiement d'une «force en attente», a signifié le ministère français des Affaires étrangères.
Paris appelle au retour à «l’ordre constitutionnel»
Une position également partagée par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui a appelé de ses vœux le retour à «l’ordre constitutionnel».
La France a exprimé jeudi soir un soutien total à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a validé l'option militaire pour mettre fin au coup d'État au Niger tout en ménageant une ultime chance d'issue pacifique à la crise.
Soutien de Washington
Au même moment, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken déclarait que son pays soutenait «le leadership et le travail» de l'organisation régionale pour permettre le retour à l'ordre constitutionnel au Niger, sans toutefois approuver explicitement la décision de déployer sa force.