La crise migratoire à Lampedusa au cœur d'une intense activité diplomatique
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra ce dimanche 17 septembre sur la petite île italienne de Lampedusa, où des milliers de migrants sont arrivés cette semaine, relançant l'épineux débat sur le partage des responsabilités au sein de l'Union européenne.
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La Première ministre a demandé un élan de solidarité et une mobilisation de l'Europe sur les questions migratoires après l'arrivée de 8.500 migrants sur l'île de Lampedusa, en Italie, cette semaine. La présidente de la Commission européenne devrait, quant à elle, se rendre sur place demain.
La Première ministre, Elisabeth Borne, a estimé samedi que l'heure « était d'abord à la solidarité avec l'Italie » et « à la mobilisation » de l'Union européenne, ajoutant que Président Emmanuel Macron allait s'entretenir avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Ce samedi, les ministres de l'Intérieur français, italien et allemand ainsi que la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne et la commissaire de l'UE aux Affaires intérieures Ylva Johansson ont évoqué la question de la crise migratoire qui frappe actuellement l'Italie et l'île de Lampedusa lors d'une conférence téléphonique.
Cette île, connue comme la principale porte d'entrée vers l'Europe, a vu arriver, en trois jours cette semaine, l'afflux de 199 bateaux avec, à son bord, quelque 8.500 personnes soit plus que sa population. Cette situation a relancé le débat sur le partage des responsabilités au sein de l'UE concernant les demandeurs d'asile. Cette conférence a été proposée par le ministre français Gérald Darmanin après avoir discuté avec un bon nombre de policiers, gendarmes ainsi que des préfets des Bouches-du-Rhône, des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes.
Ursula Von der Leyen se rend sur place
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit se rendre ce week-end à Lampedusa avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, qui lui a demandé de venir constater la situation sur cette petite île italienne de la Méditerranée proche de la Tunisie. Depuis 48 heures, cette crise migratoire fait l'objet d'une intense activité diplomatique entre les états de l'Union européenne.
La dirigeante italienne dénonce une pression migratoire « insoutenable » pour son pays liée à une « conjoncture difficile », notamment en Afrique. Faute de place dans le centre d'accueil de Lampedusa, des centaines de personnes ont dû dormir dehors, dans la rue, bénéficiant parfois de la générosité des habitants qui leur ont apporté de l'eau et de la nourriture. Après avoir exhorté la présidente de la Commission européenne de se rendre sur place pour constater les difficultés d'accueil, Giorgia Meloni a également demandé au président du Conseil européen Charles Michel, de mettre la question migratoire à l'ordre du jour du sommet de l'UE en octobre.
L'Allemagne, de son côté, a annoncé mercredi vouloir suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, prévu par les accords européens, en raison d'une « forte pression migratoire » et du refus de Rome d'appliquer ces accords. Emmanuel Macron a quant à lui défendu un « devoir de solidarité européenne » avec l'Italie. En juillet dernier, la présidente de la Commission européenne, en accord avec Giorgia Meloni, avait signé un accord avec la Tunisie pour tenter de réduire la pression migratoire arrivant des côtes tunisiennes en échange d'une aide financière au pays.
Au total, plus de 127.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, près du double par rapport à la même période en 2022.