Primaire républicaine aux États-Unis: un second débat télévisé, toujours sans Donald Trump
Sept candidats à l’investiture du Grand Old Party se sont affrontés mercredi devant les caméras de Fox News, sans que l’un d’eux parvienne à se démarquer de façon franche de l’ex-président, grand favori des sondages.
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L'ancien président avait choisi de snober cette émission, étape importante de la longue route vers la Maison-Blanche, en raison selon lui de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion.
Les sept candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle ont participé au deuxième débat des primaires mercredi soir en Californie. Mais en l'absence de Donald Trump, le grand favori des sondages, leurs échanges se sont déroulés sans réel enjeu. Sauf coup de théâtre, aucun des sept ne devrait être choisi pour représenter le parti républicain à la prochaine élection.
Certains ont attaqué Trump directement. Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey, a été le plus frontal. «Vous n'êtes pas ici ce soir à cause des sondages, ni à cause de vos inculpations … mais parce que vous avez peur de monter sur scène et de défendre votre bilan», a-t-il lancé à l'ancien président, qui s'était rendu dans le Michigan plutôt que de venir débattre en Californie. «Vous esquivez les questions. Plus personne ici ne vous appellera Donald Trump. On vous appellera Donald Duck» (Donald «l'esquiveur», NDLR).
Ron DeSantis, gouverneur de Floride, et second favori des sondages, mais loin derrière l'ancien président, a qualifié Trump de «manquant à l'appel». Mike Pence, ex-vice-président de Trump, a critiqué son ancien colistier, en l'accusant de vouloir donner plus de pouvoir à la présidence s'il revient au pouvoir, au lieu de réduire l'influence de l'État fédéral.
Trump en avance dans les sondages
Mais les autres candidats ont généralement évité de faire référence au grand favori des primaires, qui les devance tous de plusieurs dizaines de points dans les sondages.
Politiquement, deux camps se sont dessinés. Celui des républicains traditionnels était composé de Mike Pence, Nikki Haley, ancienne gouverneur de Caroline du Sud et ex-ambassadeur de Trump aux Nations unies, Tim Scott, sénateur noir de Caroline du Sud, Chris Christie et Doug Burgum, gouverneur du Dakota du Nord. Ils ont défendu le soutien américain à l'Ukraine et une politique traditionnelle de rigueur fiscale.
En face d'eux, Ron DeSantis, et Vivek Ramaswamy, le jeune intellectuel millionnaire, ont pris des positions plus proches de celles de l'ancien président, critiquant l'aide à l'Ukraine comme une distraction des véritables problèmes auxquels l'Amérique doit faire face.
Du contrôle de l'immigration clandestine et du trafic de fentanyl
Leurs échanges ont été animés, les attaques parfois personnelles. Les sept candidats ont tous expliqué ce qu'ils feraient s'ils devenaient président. Mais à part quelques divergences, tous étaient à peu près d'accord sur les nécessités du moment, du contrôle de l'immigration clandestine et du trafic de fentanyl. Tous ont critiqué Biden et l'administration démocrate.
Ron DeSantis, vu il y a encore quelques mois comme l'alternative à Trump, mais qui depuis a reculé considérablement dans les sondages, est apparu plus avenant et convaincant qu'au premier débat, parvenant même occasionnellement à afficher un sourire. Il a vanté son bilan conservateur en Floride.
Nikki Haley, seule femme en lice, a confirmé son sérieux et sa pugnacité, qui l'ont propulsée au rang de favorite dans les sondages contre Joe Biden. Son avance lui a valu quelques attaques de la part de Tim Scott, son compatriote de Caroline du Sud.
Chaque fois qu'on vous écoute, on se sent devenir un peu plus bête
Haley s'en est aussi de nouveau prise à Ramaswamy, et à sa faconde teintée d'une certaine arrogance. «Chaque fois qu'on vous écoute, on se sent devenir un peu plus bête», lui a-t-elle lancé en lui rappelant son usage de TikTok et des réseaux sociaux, que le jeune candidat condamne maintenant avec virulence.
Débat courtois
En l'absence de Trump, le débat est en revanche resté courtois, même s'il était parfois animé. Tous, à l'exception de Ramaswamy, pouvaient faire valoir une solide expérience politique. L'impression générale était que chacun constituerait potentiellement un meilleur choix pour rassembler les électeurs américains que Donald Trump, dont la personnalité clivante à l'extrême continue de diviser profondément le pays. Mais le soutien jusqu'à présent inébranlable dont Trump continue de bénéficier de la part d'un solide socle de militants républicains rend presque inévitable sa nomination aux primaires de son parti.
À la fin de leurs échanges, les modérateurs ont demandé aux candidats de désigner lequel d'entre eux devrait être éliminé avant le prochain débat, comme s'il s'agissait d'une émission de télé-réalité. Ceux-ci ont refusé de répondre. Seul Chris Christie a déclaré que c'est Trump qui devrait être exclu pour ne pas avoir accepté de participer au débat et pour diviser l'Amérique. Ramaswamy a finalement placé le dernier mot, en saluant l'héritage de Trump, mais en affirmant qu'il était dorénavant son meilleur successeur.