Les bilans sont toujours de plus en plus lourds dans la bande de Gaza, après un mois et un jour de bombardements israéliens sur l'enclave palestinienne. Cette guerre, lancée par les attaques des commandos du Hamas le 7 octobre dernier qui ont tué plus de 1400 personnes sur le territoire israélien, repose aussi la question de l'avenir de ce territoire palestinien. Ce mercredi, Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, a estimé qu'Israël ne doit pas réoccuper Gaza. C'est une réponse au Premier ministre israélien qui avait, lui, annoncé la veille que son pays prendrait « la responsabilité générale de la sécurité » à Gaza « pour une durée indéterminée ». Après un mois de guerre, l'avenir de ce territoire reste difficile à imaginer.
Ce n'est pas une feuille de route précise, mais de grands axes tout de même pour l'avenir de Gaza qu'Antony Blinken a présentés ce mercredi 8 novembre à Tokyo, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, regroupement de sept pays industrialisés. Pour le secrétaire d'État américain, Israël ne doit pas réoccuper l'enclave palestinienne mais doit aussi bannir « les déplacements forcés » de population et éviter à l'avenir « toute tentative de blocus ou de siège ». Les États-Unis veulent redonner une perspective politique pour les Palestiniens, relancer l'idée d'une solution à deux États.
Plusieurs options difficiles à mettre en œuvre
Mais ses objectifs ne sont pas ceux affichés par les dirigeants israéliens pour l'instant. Benyamin Netanyahu, qui a besoin de conserver le soutien de ses ministres d'extrême droite, évoque une présence israélienne longue. Et si ses propos ont été tempérés quelques heures plus tard par son ministre de la Défense qui a assuré qu'Israël ne contrôlerait pas Gaza à long terme après la guerre, les objectifs israéliens restent flous.
L'une des pistes étudiées serait le retour de l'Autorité palestinienne, au pouvoir en Cisjordanie, dans cette enclave. Mais l'option n'est pas du goût de tous les ministres israéliens, car elle renforcerait la perspective de la création d'un État palestinien. Et Mahmoud Abbas lui-même, le président de l'Autorité palestinienne, a indiqué que tout retour de son administration dans ce territoire serait conditionné à une solution politique pour Gaza mais aussi la Cisjordanie et Jérusalem-Est, soit l'ensemble des territoires revendiqués par l'Autorité palestinienne. Reste l'option du déploiement d'une force internationale, mais aucun pays ne semble pour l'heure vouloir se porter candidat.
RFI