Les dirigeants arabes et le président iranien réclament l’arrêt des violences à Gaza
Les dirigeants de pays arabes et musulmans, réunis à Riyad en Arabie saoudite ce samedi, ont condamné les actions « barbares » des forces israéliennes à Gaza, mais se sont abstenus d'énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l'encontre d'Israël.
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Ce samedi, les dirigeants de pays arabes et musulmans étaient réunis à Riyad pour un sommet d’urgence sur Gaza. Ils ont condamné samedi les actions « barbares des forces israéliennes à Gaza, mais se sont abstenus d'énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l'encontre d'Israël.
Un embargo sur les armes et les munitions contreIsraël, c’est notamment ce que le communiqué de la Ligue arabe et de l'Organisation de coopération islamique demande. Avant la publication du communiqué, les dirigeants ont pris la parole chacun leur tour. Dans l’ensemble, ils ont appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, rapporte notre correspondant régional, Nicolas Keraudren.
Ils ont aussi été critiques de l’Occident. L’émir du Qatar, le cheick Tamim Al Thani s’est par exemple demandé « combien de temps la communauté internationale traitera Israël comme si ce pays était au-dessus du droit international ». « Nous observons cette politique de deux poids, deux mesures [...]. Je parle des pays qui [...] ferment les yeux sur le non-respect par Israël des bases du droit international », a déclaré pour sa part le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane.
Le communiqué final du sommet a rejeté les arguments d'Israël selon lesquels ce pays agit en état de « légitime défense » et a exigé que le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution « contraignante » pour mettre fin à « l'agression » israélienne. Il a également rejeté toute solution politique future du conflit qui maintiendrait la bande de Gaza séparée de la Cisjordanie occupée par Israël.
Le communiqué ordonne aussi « l’imposition » de l’entrée de l’aide humanitaire, nourriture, médicaments et carburant à Gaza, pointe notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. En d’autres termes, l’entrée, même par la force, de l’aide à Gaza. Une formule très forte qui reflète le mécontentement des gouvernements des pays arabo-musulmans. L’Arabie saoudite qui, avec les Émirats arabes unis et le Qatar et les autres pays arabo-musulmans, ont envoyé une aide massive à Gaza via l’Égypte. Une aide qui dépasse de loin celle du reste du monde, mais dont la plus grande partie n’a toujours pas pu rentrer à cause du refus israélien.
L'Algérie et le Liban, notamment, ont proposé à certains pays de rompre les liens économiques et diplomatiques avec Israël et de cesser d'approvisionner en pétrole ce pays et ses alliés, selon des diplomates arabes. Toutefois, au moins trois pays, parmi lesquels les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont rejeté cette proposition. Avant la diffusion du communiqué final, le président syrien, Bachar el-Assad, avait estimé que l'absence de mesures punitives contre Israël rendrait le sommet « insignifiant ».
Un voyage symbolique d'Ebrahim Raïssi en Arabie saoudite
De son côté, le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé les pays musulmans à qualifier l'armée israélienne d'« organisation terroriste » et à « armer les Palestiniens » si « les attaques continuaient » à Gaza. Il a demandé aux pays musulmans de « rompre toutes relations politique et économique » avec Israël. C’était par ailleurs son premier voyage en Arabie saoudite depuis que les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques. En parallèle, le dirigeant iranien s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman.
L'Iran soutient politiquement, financièrement et militairement le Hamas et le Jihad islamique palestinien, mais aussi le Hezbollah libanais et les Houthis au Yémen qui ont lancé des missiles et des drones contre Israël, rappelle notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. L’Iran a salué dès le début l’opération menée par le Hamas contre Israël. Le président Raïssi a également dénoncé le soutien militaire des États-Unis qui envoient des armes et des munitions en Israël. Avec cette prise de position, l’Iran a une nouvelle fois montré son soutien inconditionnel aux groupes islamistes palestiniens.