Au cours des trois derniers mois, le gouvernement saoudien a lancé une campagne de destruction massive visant plusieurs quartiers populaires de Djeddah, pour faire place à un mégaprojet urbain.
Présidé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, le Fonds public d’investissement (PIF) a annoncé la construction d’un projet baptisé Djeddah Central. D’un coût s’élevant à 20 milliards de dollars (environ 18 milliards d’euros), il devrait comprendre un musée, un opéra, un stade, un aquarium, des hôtels ainsi que des quartiers résidentiels.
Environ 60 quartiers sont visés par ces destructions. Ils sont pour la plupart situés dans la zone sud de la ville, sans faire grand cas du demi-million de personnes qui y résident.
Selon l’organisation de défense des droits humains ALQST for Human Rights, certaines personnes qui y vivaient depuis près de 60 ans ont été chassées après avoir été privées d’électricité et d’eau. D’autres encore ont été menacées de prison pour ne pas avoir obtempéré aux ordres d’expulsion, selon la même source.
Disposant d’un délai très court pour partir, parfois de seulement 24 heures, les habitants doivent se démener pour déménager leurs affaires et trouver un nouvel endroit où vivre. Une fois la date limite d’expulsion passée, l’électricité et l’eau sont coupés.
Les habitants affirment que les autorités ne leur proposent pas de logements temporaires de l’État ni aucune indemnisation, ce qui a transformé de nombreux propriétaires en locataires.
Les détails du projet ont suscité une avalanche de réactions sarcastiques et incrédules sur les réseaux sociaux au moment de l’annonce initiale. Certains accusent Mohammed ben Salmane d’employer des technologies extravagantes pour dissimuler les violations des droits de l’homme commises dans le royaume.