Bahreïn : la visite du Pape n’a pas pu blanchir la violation des droits humains d'Al Khalifa
La visite du Pape François à Bahreïn a eu lieu alors que des sources médiatiques publiaient un rapport sur les conditions inhumaines dans les prisons du régime d'Al-Khalifa et la situation chaotique des militants du pays.
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Depuis une révolte rapidement réprimée en 2011 à Bahreïn dans le sillage du Printemps arabe, le pouvoir sunnite dans ce pays est régulièrement accusé par des ONG et institutions internationales de mener une répression contre les dissidents politiques, en particulier ceux de la communauté chiite.
Le secrétaire général de l’Association de la concordance islamique, Al-Wefaq, et quatre érudits bahreïnis, qui sont toujours détenus dans la prison d'Al-Khalifa et "Jaww" ont publié une déclaration adressée au Pape François en lui demandant non seulement de soulever la question des droits de l'homme à Bahreïn lors de sa visite à Manama, mais de la poursuivre sérieusement.
Bien que ces détenus bahreïnis soient parmi les partisans les plus éminents de la tolérance religieuse dans ce pays, les autorités bahreïnies ne font pas aucune attention à leurs revendications légitimes en matière des questions sociales et humanitaires.
Le régime d'Al Khalifa arrête et prisonne des personnalités qui parlent de la tolérance religieuse comme le cheikh "Abdul Jalil al-Miqdad", un religieux chiite bahreïni qui est en prison et a subi de nombreuses tortures et négligences médicales.
Depuis 2011, le ministère de l'Intérieur de Bahreïn a développé des méthodes de torture. Les détenus bahreïnis sont soumis à des insultes religieuses, à des décharges électroniques, à arracher des ongles, et sont contraints de signer des aveux sous la torture, tout comme Ahmad al-Arab qui a été exécuté en 2017 pour ses aveux sous la torture. Il y a plus de 20 000 prisonniers de la liberté d'expression à Bahreïn.
D'une part Al Khalifa organise le "Forum de dialogue : Orient et Occident pour une coexistence humaine" et d'autre part, il détruit 38 mosquées et prive la citoyenneté des érudits chiites, dont le cheikh « Issa Ahmed Qassim », le chef spirituel de la révolution bahreïnie.
Un régime qui a tenu une réunion des religions, ne permet pas aux chiites de travailler dans des emplois gouvernementaux et des postes ministériels.
Selon le site « Bahrain Mirror » la population chiite est privée de son droit de posséder des propriétés dans certaines régions.
" L’Organisation de cartographie et d’enregistrement des terrains a mis en œuvre des décisions depuis plusieurs années, qui empêchent la vente de propriétés aux chiites dans de nombreuses régions de Bahreïn. Le but de ces décisions est de « maintenir le caractère démographique » des régions, ce qui revient en fait, à mettre fin à la présence des chiites ou à empêcher la présence des chiites dans certaines régions", la mëme source a rapporté.
C'est pourquoi l’organisation des élections législatives, quelques jours après la visite du Pape, est considérée comme une hypocrisie des autorités par de nombreuses personnalités politiques et différents groupes ont boycotté ces fausses élections.
En fait, l'amère expérience de la dissolution du parlement en 1973 et la politique répressive du régime d'Al Khalifa face aux revendications populaires ont poussé le peuple de Bahreïn et de nombreux groupes politiques de ce pays à ne pas faire confiance aux promesses de réforme et à boycotter les élections fictives de ce pays.