Des familles d'otages israéliens toujours détenus dans la bande de Gaza par le Hamas se sont réunies à Tel-Aviv, samedi 23 décembre dans la soirée, soutenues par plusieurs centaines de personnes. Entre espoir, recherche et peur que leurs proches enlevés soient déjà morts, les familles sont au cœur de la question que tout le monde se pose en Israël : faut-il négocier un cessez-le-feu pour une libération ou continuer la guerre à tout prix ?
Le 24 novembre, la libération des premiers otages israéliens enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre avait lieu. D’autres groupes avaient été libérés pendant la trêve qui avait duré une semaine. Ils seraient 129 encore retenus dans la bande de Gaza, mais les négociations à l'ONU et en Égypte pour un cessez-le-feu et leur libération patinent. Au grand désespoir des familles d’otages qui se sont rassemblées samedi 23 décembre à Tel-Aviv, en présence de plusieurs centaines d’Israéliens venus les soutenir.
Sous une pluie battante, Rachel Goldberg est montée sur l’estrade pour s’adresser à la foule réunie devant elle, mais aussi à son fils, Hersh, enlevé le 7 octobre par le Hamas lors du festival Supernova : « Je t'aime mon garçon, reste fort et survis. ». Après la libération de premiers otages, il y a un mois, les parents du jeune homme de 23 ans, blessé gravement au bras pendant son enlèvement, avaient repris espoir, mais rien n’a bougé.
Patricia, une amie de la famille, voit les Goldberg se démener pour obtenir la moindre information sur Hersh. « Ils ont ouvert une cellule de guerre dans leur appartement, ils ont essayé de taper à toutes les portes, ils n'ont aucune réponse, ils ne savent pas où est leur fils, les plaint-elle. Il a pu mourir depuis très longtemps, on ne sait pas du tout. »
Alors, la question se pose forcément : faut-il céder au chantage du Hamas, exigeant un cessez-le-feu, sans lequel il n'y aura aucune libération ? Naomi, venue soutenir la famille Goldberg, s’est longtemps posé la question. Aujourd’hui, elle a tranché : « Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat pour permettre la libération des otages. Oui je le pense, tout n'est pas noir ou blanc, et je pense qu'il y a des divisions au sein même de notre pays pour savoir quelles sont les priorités. » Des divisions, des débats, mais pas encore une fracture dans la société israélienne, qui soutient toujours massivement l’offensive de son armée à Gaza.
RFI