États-Unis: le Congrès évite de justesse un nouveau «shutdown»
Il n’y aura pas de shutdown dans l’immédiat. La paralysie du gouvernement fédéral américain est de nouveau évitée de justesse. C’est la 3e fois en quatre mois.
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Le Congrès américain a repoussé jeudi le spectre d'un shutdown, une paralysie de l'État fédéral, en adoptant un texte visant à financer plusieurs administrations fédérales jusqu'au 1er mars. De quoi laisser aux élus le temps de s'accorder sur un budget de long terme et sur le détail des dépenses.
Le Congrès américain a adopté, jeudi 18 janvier, une mesure très attendue de budget provisoire pour l'État fédéral, repoussant ainsi le spectre tant redouté du shutdown, une paralysie budgétaire partielle qui aurait touché plusieurs services non essentiels de l'administration.
Après le Sénat plus tôt dans l'après-midi, la Chambre des représentants a adopté le texte pour que le financement de plusieurs administrations fédérales, qui devait arriver à expiration vendredi soir à minuit, soit prolongé pour six semaines, jusqu'au 1er mars. Le texte doit encore être promulgué par Joe Biden, une formalité. Sans ce texte, des milliers de fonctionnaires seraient contraints au chômage technique, notamment des contrôleurs aériens.
Âpres négociations
Les élus américains étaient sous pression pour voter rapidement cette mesure et ainsi éviter ce fameux shutdown partiel, alors que Washington s'attend à des chutes de neige vendredi et que la Chambre des représentants a déjà annulé les scrutins prévus ce jour-là.
Le texte adopté par le Congrès permet au gouvernement de continuer à financer les dépenses de l'État jusqu'à début mars, ce qui laisse aux élus le temps de s'accorder sur un budget de long terme et sur le détail des dépenses.
"Nous avons une bonne nouvelle pour l'Amérique : il n'y aura pas de shutdown vendredi", s'est félicité Chuck Schumer, chef de file de la majorité démocrate au Sénat, lors d'un discours prononcé devant ses collègues. "Parce que les deux parties ont travaillé ensemble, le gouvernement restera ouvert, les services ne seront pas interrompus, nous éviterons un désastre inutile", a-t-il ajouté.
L'incapacité récurrente du Congrès à adopter un budget pour l'année fiscale (qui a débuté il y a quatre mois) illustre les dysfonctionnements au sein de l'appareil institutionnel américain. Et les mesures de financement adoptées pour une courte durée, comme celle adoptée jeudi, sont souvent utilisées pour éviter la paralysie budgétaire. Le texte voté jeudi a ainsi été l'objet d'âpres négociations entre républicains, majoritaires à la Chambre basse, et démocrates, majoritaires à la Chambre haute.
Désaccord sur les postes de dépense
Début janvier, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait annoncé un accord avec les démocrates sur le montant total du budget de l'État pour l'année fiscale 2024, établissant une limite des dépenses fédérales à environ 1 700 milliards de dollars.
Le désaccord entre les deux partis porte sur les postes de dépense. Joe Biden a ainsi formulé une demande de 106 milliards de dollars de budget supplémentaires, principalement pour venir en aide à l'Ukraine, et dans une moindre mesure à Israël. Les chefs des deux partis au Sénat sont des partisans du soutien à Kiev, mais un certain nombre d'élus républicains à la Chambre affirment qu'un tel soutien n'est pas dans l'intérêt des États-Unis.
Autre sujet épineux : l'afflux de migrants à la frontière avec le Mexique. Républicains comme démocrates s'accordent sur l'existence d'une crise mais divergent sur la réponse à apporter. Les premiers souhaitent notamment limiter le droit d'asile et un renforcement des mesures d'expulsion.